les Photos & les mots de l'Episode 23



 

 

Namaste,

 

Les valises sont bouclées, 1er jour de l'expé', direction Allepey.

 

Les valises, ou plutôt : le sac de rando, c'est plus pratique pour voyager. Et, bien organisée, t'as largeement la place pour y mettre tout ce qu'il faut : deux tenues, un châle/plaid qui pourra servir s'il fait froid, des chaussures plus fermées (en cas de randonnée), un anti-moustique (indispensable) & autres affaires de toilettes de base (y compris des médicaments), une lampe frontale (les coupures de courant... c'est courant), un drap (il n'y en a pas toujours dans les hotêls pas chers, ou parfois dans un état... quelque peu douteux, dans ce cas tu seras bien content d'avoir le tien!), un peu de bouffe, une "boîte à repas" comme il y en a partout ici, le ROUTARD bien sûr, accompagné d'un carnet pour préparer – a minima – ton itinéraire... En bonus, j'ai même réussi à faire rentrer téléphone, mp3, ordi, tous les chargeurs y compris!

 

Donc, direction Allepey. Que je trouve sans souci, puisque j'y suis "escortée" depuis la plage d'Amritapuri depuis Guida (ça ne s'invente pas!), qui habite là-bas. Tickets, place assise, changement, elle s'occupe de tout, c'est royal! Elle me demande où je vais dormir, je tente le coup "Chez vous?" (comme dans l'émission), ça la fait sourire mais ça ne prend pas. À l'arrivée, elle m'emmène dans un bureau... Ni une ni deux, un type débarque il sait où me loger. Pas folle la guêpe j'avais regardé les prix je négocie. Chez moi c'est plus cher mais j'ai un ami... Je te montre et tu dis. ... "For free?" (Gratuit?) Je fais répéter plusieurs fois. Oui oui. Pourquoi pas! Et voilà comment, en dépit de tout ce qu'on entend, je me retrouve sur sa moto. Let's gooooo!

 

Mais je le sentais... Et j'ai bien fait. Auberge Tree Palm à Allepey (Allepuzha, comme vous voudrez) : le nirvana. Une chambre seule, propre, ventilo, salle de bain & pièce à vivre commune, 300 Roupies repas compris! Rapport qualité/prix, je pense que je ne trouverai pas mieux! Sans compter que, comme je le découvrirai, le repas est délicieux – curry de légumes & parotta, une autre sorte de pain plat... Le tout préparé par sa maman! - ; et, Sadi, mon hôte, aux petits oignons!

 

Direction le centre-ville, comparaison des prix des house-boats – je veux faire le tour des canaux et dormir une nuit sur place, il paraît que c'est le meilleur plan. Sadi m'a proposé ses services, mais je trouve ça trop cher – la qualité y est, mais ce n'est pas mon budget. Je fais un tour en ville pour comparer, c'est pire : tout est exorbitant. Je me rends dans les agences repérées dans le Routard, et, après des négociations serrées (et une bonne coopération d'Hassim!), je trouve ce que je voulais : pas de house-boat, mais la journée en canoë, une nuit chez l'habitant, retour en ferry pour 3000 roupies. Plus économique, plus écologique... Et plus vivant, en dormant chez les gens! J'ai l'impression d'avoir fait une bonne affaire! Surtout que, depuis que j'ai décidé de m'offrir pleinement ce voyage, sans gaspiller mais sans chipoter sur les dépenses, la vie me récompense! J'ai reçu un mail, au moment où je prenais cette décision : Pôle Emploi m'informait de la reprise de mes allocations! Youpi!

 

Puis visite d'un temple hindou. (Les vaches à collier à fleur, j'adore!) Plage. Se baigner même si personne ne le fait – ou peu. Mettre les pieds dans la boue, sur un chantier, pensant que c'était dur. En avoir partout, on s'en fout. Trouver le phare. Monter, et voir... Le soleil, la plage, la voie ferrée en contrebas. Se dire "Je suis là", WAA, India, Incredible India, je suis là. Et là, au milieu des enfants qui me sourient, des grands un peu moins mais qui sont quand même très polis, au milieu du bruit, du bordel et des étals de fruits... Là, je VIS. Là je me sens bien, à ma place là où je suis, MAGIE.

 

Je recroise mon "ami" du matin, qui m'invite à boire un verre avec ses amis. Je décline, préfère rentrer avant la nuit. Mais, quoi qu'il en soit, même si j'suis pas encore totalement intégrée, indianisée, ou même pro du voyage improvisé, ça y'est, je ne peux plus le nier : je suis une back-packeuse! = Voyageuse sac à dos. Et tellement heureuse de l'être! C'est juste... WOW!

 

En rentrant, je discute avec Sadi, et comprend que je me suis peut-être fait avoir. C'est pas la même chose, canoë + nuit chez l'habitant et house-boat, j'aurais pu m'en sortir pour beaucoup moins d'argent. ... Tant pis. C'est les erreurs du débutant, c'est comme ça qu'on apprend!

Et l'Inde a encore tant à m'enseigner... Je vais me coucher! Buena note!

 

Jour 2

 

De bonne heure, de bonne humeur. Méditation, yoga, on ne change pas la routine quand elle sert le bonheur. Puis, direction l'embarcadère. Sadi m'a fait une proposition, si j'arrive à me faire rembourser mon billet (ou au moins une partie), je peux partir le lendemain avec lui pour moins cher. Ça part d'un bon sentiment, il veut me faire faire des économies, et il est vraiment gentil, mais... Je ne fais pas la fière. Je ne me sens pas très à l'aise, par rapport à l'engagement que j'ai pris.

 

Hassim n'est pas là. On lui téléphone. Il vient alors qu'il devait aller à Cochin. Il peut me rembourser, mais seulement une partie. Ok alors je prends le prochain ferry. Mais non, c'est trop tard.

Il n'est pas content, et je ne suis pas bien. Il m'emmène en moto jusqu'à l'embarcadère (le second, parce que c'était ferry puis canoë), je ne sais que faire sinon répéter : Sorry, sorry... Même si de son côté, il m'a peut-être un peu arnaquée, il ne méritait pas ce que j'ai fait. Depuis le début, avec sincérité, il essaie de composer. Sur ce coup, je n'ai pas assuré. Lui, oui. Il m'a donné une sacrée leçon de vie. Le respect, la parole donnée, ça n'a pas de prix. J'ai compris. Merci Hassim...

 

On rejoint la maison de notre guide en canoë, pour un petit-déjeuner. Idli, sambar, sauce coco... Ça ne fait pas grande variante mais c'est avec grand plaisir que je me sustente! Sauf que... L'heure tourne, bientôt 10h je m'impatiente : Quand est-ce qu'on part?! Le vent se lève, les nuages dans ma tête aussi. Et puis ça y'est, nous voilà partis. Je m'attendais à de petits canaux, on est juste au milieu d'une grande étendue d'eau. Il ne nous explique pas – la faune, la flore, tout ce qu'on voit. Et tout ça pour ça, ils m'ont pris pour un pigeon, et si j'avais su, il avait raison, etc, etc. Et en fait non. C'est très sympa. On s'aventure plus avant dans le réseau, je me détends au fil de l'eau. Entre deux photos, on discute, on s'échange les bons tuyaux. Pause eau de coco, et on repart. Je feuillette le routard. Ok, c'était peut-être un peu cher payé, mais je me laisse bercer, et c'est bon. Apprendre à se laisser porter, c'était sûrement la deuxième leçon.

 

Retour "à la maison", déjeuner servi sur une feuille de bananier. Une GRANDE feuille, parce qu'il y a du riz... Et quarante délices pour l'accompagner : sambar, dhal, curry, green curry... De quoi être calé jusqu'à la nuit! Je me régale. Les autres reprennent le ferry, j'écris. Pour les photos, je ne pense pas que j'aurai le temps de faire le tri – ou pas envie : j'ai une autre mission. Cuisiner avec la maîtresse de maison! Loin d'être une obligation, c'est moi qui lui ai demandé, en option, et elle a accepté! Vive le voyage en totale immersion!

 

Oui, c'était peut-être un peu cher, mais... J'ai quand même fait une affaire. Une leçon (de vie), une leçon (de cuisine), et le coucher de soleil juste au bord du lac... Joli pack!

La suite? Demain matin, ferry à 7h30, Allepey city, puis bus direction Kochi. See you les amis!

 

Lol'Âme baroudeuse

 


INDE ... EPISODE 22



Mardi 26 septembre 2017

Namaste,

 

Après Varkala, deuxième excursion : Karunagappaly. J'ai profité qu'un français fasse le trajet pour me joindre à lui, le temps d'un après-midi. À 10kms seulement d'Amritapuri, c'est déjà une plus grosse "city", intéressant pour les courses, la médecine... Ou juste se régaler de quelques tranches de vie, en dehors de l'ashram. En rickshaw, on y est en 15 min et ça coûte 200 roupies (un peu moins de trois euros). ... Mais en bus, ça n'en coûte que 10! On la joue donc cheap, local et... Folklo. Bien sûr dans le bus, tu restes debout. T'as dans tes pieds les sacs des doudous, tu sens des coudes et des genoux qui te rentrent dedans à chaque virage... Mais tout le monde a le sourire, alors tu souris aussi! Coup de coeur pour le système d'ouverture / fermerture des portes (qui s'actionne très souvent puisque le bus fait des arrêts plus que fréquents... Chaque fois que quelqu'un demande, en fait) : en lieu et place d'un système électronique-automatique-ultrasophistiqué, c'est... Un fil auquel est suspendu une petite clochette : 100% écologique, 200% euphorique!

 

Arrivée à Karunagappaly, gare centrale. Du bruit, du mouvement, partout, tout le temps. Des échoppes, des ordures, des rickshaws, des autos, des piétons, des klaxons, du vert, du jaune, du béton... J'adore. Pendant que mon compatriote assiste à son rendez-vous médical, j'explore. Je découvre le respect des règles d'hygiène (voir : l'abeille dans le bocal d'ananas), et des règles en général (voir : interdit de stationner) ... Magique! Je découvre les vitrines remplies de beignets, chaussons, légumes frits, pâtisseries... Du genre : "tu ne sais pas trop ce que c'est mais ça n'a pas l'air mauvais". Je pense d'ailleurs qu'ici, c'est ça le secret : si tu acceptes d'essayer, de ne pas savoir à l'avance (voire pas du tout) ce que tu vas manger, ça peut bien se passer (voire, tu vas sûrement te régaler!). Dans le cas contraire... ça va vite s'avérer compliqué, limité... Ou faudra y mettre le budget! Mais, c'est sûr, y'a des délices qui te passeront sous le nez, tu passeras à côté de certaines spécialités : de la même manière que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures, c'est dans les modestes gargotes qu'on fait la meilleure popote! ;)

Pour le moment, je freine quand même un peu mon esprit d'aventure, et je me rabats sur les fruits. Tiens celui-là, je ne connais pas. Je demande ce que c'est, comment ça se mange... Je ne comprends pas vraiment : j'essaie!

Ouch! Ils m'avaient prévenu que ce n'était "pas sucré au début", mais là c'est plus qu'amer, ça me râpe la langue comme du papier de verre! Ce n'était peut-être pas comme ça, ou alors il était trop vert... Je suis quand même contente : j'ai essayé! :)

 

Après ça, étant donné que je n'étais pas préparée, je ne savais pas trop quoi faire – dans tous les cas, je ne crois pas que ce soit une ville dans laquelle il y ait grand chose à visiter. Donc... J'ai poursuivi par une excursion au supermarché. Découverte des produits typiques.. Intéressants. Des rayons entiers de ghee, et du riz... En 15kgs pour les mini! J'avais pas la place dans mon sac, j'ai plutôt pris des chapati.

 

Je suis retournée à la gare routière, Chanandi était toujours avec son prothésiste dentaire. Tant pis pour lui : j'ai demandé, redemandé, là-bas, ici... et j'ai trouvé! J'ai fait le retour toute seule, comme une grande, et figurez-vous : Je suis bien arrivée ! Tant mieux, parce que de toute façon, bientôt, il faudra se débrouiller : avec Mélissa, on part bientôt explorer!

 

D'ailleurs... Allez, je vous laisse, petit-déjeuner, et je vais préparer tout ça!

 

Namaste,

 

Lol'Âme Heureuse.

 

PS : Depuis que je suis arrivée, je me demandais pourquoi il y avait le symbole communiste partout... T'avais qu'à lire le routard plus tôt, ma cocotte! Dans le Kerala, au pouvoir, c'est les cocos!

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 21



Dimanche 24 septembre 2017

Namaste,

 

"Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle." Samedi, la vie me l'a prouvé, encore une fois. Guichet de banque qui ne fonctionne pas, "je veux bien te vendre le livre" et puis "en fait, je ne sais pas,je préfère le garder pour moi", pour la valise "si tu pars tu prends tout avec toi"... AAAAAH. J'étais à deux doigts (de baisser les bras). D'un coup, j'avais l'impression que tout devenait compliqué, que tout se mettait sur mon chemin pour m'obliger à rester. Maman qu'est-ce que j'fais là j'veux partir pourquoi j'peux pas... Respire, le positif, les solutions, mon cul!, je n'y arrivais plus. Dans ma tête ça tournait limite au cauchemar, j'voulais juste m'asseoir.

Et puis j'ai continué. Ramz'Bazar, tous les français que je croisais, le guichet... Partout je cherchais, partout j'en parlais. De détours en "hasards", je croise Mélissa. "Tu es la plus belle, tu me donnes des ailes!" - ceux de ma génération reconnaîtront ; pour les autres : Minikeumz, LE groupe de ma tendre enfance! Je lui suis tombée dans les bras, j'en ai pleuré de joie. Mais... Euh... Pourquoi?

En fait oui, ça n'a pas été : elle arrive, direct, je lui fais sa fête. Non, on a commencé à discuter, et – je vous la fais en résumé : elle a une solution pour la valise et un guide du routard ; mieux, elle est d'accord pour me le prêter ; encore mieux : elle veut l'accompagner (son routard)!

 

Voilà, je me sentais dans un tunnel, tout noir, et deux secondes plus tard, à la place des bras il m'a poussé des ailes. Comme quoi, ne baisse pas les bras... Je ne dois pas oublier, je ne VEUX pas oublier : parfois, il faut persévérer, mais toujours, c'est parfait. La vie est de mon côté, je suis en sécurité.

 

Côté logistique, tout semble s'arranger, on est ok ; maintenant parlons santé. Médecine ayurvédique, plus précisément. Rappelez-vous : j'ai dit non au Guru, mais, le réputé (du moins ici, et en tout cas certifié) Dr Nibodi... Pourquoi pas oui.

 

Donc, la médecine ayurvédique... Comment ça marche?

C'est une méthode holistique, c'est-à-dire qu'elle prend en compte le corps dans son ensemble, l'historique, l'environnement – et pas seulement le désagrément présent. Ce qui explique pourquoi, avant le rendez-vous, j'ai dû indiquer sur un papier rythme de vie, antécédents familiaux, alimentation, prise de médicaments, etc, etc... Même demander mon thème astro! Ne pas boire ni manger, non plus (1h30 avant), car ça affecte le pouls. ... Et alors?! Et alors il le prend, et il regarde ta langue. Et il te pose d'autres questions, demande des précisions.

Et enfin... Le bilan. Du moins, le bilan à l'instant présent. Le médecin indique au patient quelle est sa constitution (Vatta, Pitta, ou Kapha), quels en sont les avantages et les désagréments – et comment faire pour diminuer ceux-là.

 

Pour moi, diagnostic = Vatta à 200%. En gros, le feu me dévore de l'intérieur, je manque d'eau et je n'assimile pas (apparemment, pas même au premier niveau – sachant qu'on en aurait 7). Et j'ai un sacré karma (entendez par là : très chargé, d'où de nombreux tracas), mais si on regarde (ma vie et les planètes), ça va en s'améliorant (chouette!).

Donc il me prescrit : beaucoup de méditation, quelques plantes, et... Du ghee, des graines, de l'huile de coco à gogo! Plus exactement, il me fournit un "plan d'alimentation", que manger mais aussi quand et comment, censé correspondre le mieux à ma constitution.

Pas de tomates, de café, de chocolat ni de farine blanche... Ok, tout l'inverse de ce que j'ai fait cet été!

5 repas par jour, beaucoup de graines, des repas jusque relativement tard le soir (alors que le plus souvent, il conseille de manger entre 17 et 19h, voire pas du tout!), et même un verre de lait (au curcuma, gingembre, cardamome) avant d'aller me coucher... Natacha (la coloc' US), m'envie.

À l'inverse, huile/lait/eau de coco, graines, noix, et ghee à tous les repas, moi je me dis... Tellement de gras!!! Et puis "ça tu te le cuisineras", "ça, tu pourras en trouver là"...

 

C'est vraiment personnalisé, et ça peut parfois aussi sembler vraiment compliqué. Donc, OK, mais on va concilier, trouver des compromis. Exemple? Va pour le ghee (beurre clarifié, depuis le début j'ai oublié de préciser)... Si je peux le manger avec des chapati! Pas le traitement sur 1 an et demi à 14 000 roupies, mais ok pour les fruits en dehors des repas, les fèves de cacao plutôt que le chocolat... Tant que j'y suis, j'essaie.

Et voilà donc comment j'essaie, aussi, le citron, jaggery, et sel noir de l'himalaya dans mes 2 à 3L d'eau quotidienne. Pour qu'elle soit mieux assimilée. Mais... Mais pourquoi ça pue l'oeuf pourri? Je suis censée boire ça, vous êtes sûrs? Ok, avec le citron et le sucre, ce n'est pas si mauvais... Et c'est bon pour ta santé, vas-y Lola, assure. OK.

 

Donc c'est ça : j'essaie. Plus ou moins. On ne va pas se mentir, il y a sûrement des règles que je contournerai, pour des questions de budget, praticité... Ou autres : je ne sais pas si je tiendrai 2 mois sans café ni chocolat, et je ne vais pas me priver de goûter les plats indiens, même ceux qui ne correspondent pas!

Et même si ce n'est pas toujours un succès. Depuis la dernière fois : une boule de riz, aux épices, dont je ne me rappelle plus le nom et que j'ai oublié de prendre en photo – pardon. Mais c'était bon. Le porridge au ragi (=millet noir) – ce matin, parce que j'avais trop faim, avant l'ouverture du côté gratuit indien : la prochaine fois, je dirai non merci! Non que ça soit mauvais mais... C'est fade, sans texture... Sans intérêt. Excepté nutritionnellement parlant : paraît-il que c'est très régénérant. (OK, mais un moment, ça suffit la santé, faut aussi que ce soit agréable au palais! Surtout quand ça a l'aspect d'une crème au chocolat, et que tu salives avant d'avoir commencé, pensant te régaler!).

 

En plus de reporter culinaire, je suis donc aussi maintenant cobaye sanitaire! Et toujours, en parallèle, en recherche de nouvel air : lettre de motivation & CV, français/anglais, Canberra, Nouméa ; je réponds à des annonces et j'envoie des candidatures spontanées. Comme d'habitude : on verra!

 

Pour finir, côté Amma – puisque je suis quand même encore, pour le moment, à l'ashram : pas de darshan. Jeudi, j'étais fatiguée, j'ai croisé une française qui venait d'arriver, toute déboussolée : je lui ai donné mon ticket. Hier, j'ai oublié ; aujourd'hui j'hésitais, et... Il n'y en avait plus. Décidément : pour elle et moi, ce n'est pas le moment. Plutôt celui que je quitte ses bras, que je m'envole de mes propres ailes...

 

Et là, tout de suite, c'est le moment où je médite. Donc... À très vite !

Lol'Âme de plus en plus indienne.

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 20



Samedi 23 septembre 2017

 

Ôm Namashivaya,

 

On commence par quoi, aujourd'hui ? Côté culinaire, je ne vous ai pas menti : je m'y suis mise... Et avec grand appétit, y'a de quoi faire ! Le risque étant, à vous faire saliver d'entrée, que vous ne soyez plus en mesure de vous concentrer...

 

Parlons plutôt du yoga. Les cours du matin, je ne peux pas, j'ai mon SEVA. Mais le jeudi, il y en a un l'après-midi. En théorie. En pratique, allons-y et retrouvons nous devant une porte fermée – on ne peut pas réellement dire que le cours ait été annulé ; juste, le professeur ne s'est pas présenté. Bon... Et bien... Chic ! J'en profite pour consulter les offres d'emplois à l'étranger. Peut-être une opportunité en Australie (où c'est facile d'obtenir un PVT). Fouiner, regarder, contacter...

Aller faire un tour au village (et oui, bien que certains ici semblent l'avoir oublié, paix à leur âme, le monde ne se limite pas à l'ashram!), visiter l'université. Et puis juste traîner, flâner, rentrer, boire un thé, bouquiner. Profiter. Ah oui, c'est vrai, je suis en vacances aussi... YEAAAAH !

 

Quitte à endosser ce rôle là, autant, pour quelques jours, le jouer jusqu'au bout : je m'invite dans le groupe de français qui partent, ce vendredi, en excursion à Varkala. 7h tout le monde debout, 8h rendez-vous. Le bus arrive, je suis un peu déçue : il n'est pas plein de guirlandes, de bijoux, tout décoré, déglingué et bondé comme ceux des indiens. Non. Il est juste blanc, propre, confortable... Il a l'air heureux comme un parisien de banlieue ! Bref, au moins on y est bien, et c'est tant mieux, parce que les routes du Kerala, c'est toujours Hep là ! Pas si vite !, même si le chauffeur s'excite (et il le fait, croyez-moi!), 30 ou 40km/h de moyenne, il n'ira pas au-delà.

 

10h30, premier point d'arrêt : le temple de la fertilité. Tiens, moi qui voulais travailler sur la féminité... Sacrée synchronicité ! Un grand escalier. Un arbre sur lequel de nombreuses poupées sont suspendues. Une vache, sur un autel, devant laquelle sont posées des offrandes. Un temple auquel on ne peut accéder – interdit aux étrangers. Des femmes qui jouent du violon, pour 60 roupies, et prient en notre nom. Plus à l'écart, vers le fond, un magnifique banyan. C'est le seul endroit où je sens le sacré, où je sens que j'ai le droit d'être là, d'y toucher.

Ailleurs... Trop de gens, avec leurs gros souliers, qui prennent trop de photos et parlent trop haut... Je suis mal à l'aise, j'ai le sentiment qu'on est en train de profaner, de manquer de respect – au lieu et à ceux qui viennent y prier. Il reste du temps, et j'ai à voir encore sûrement, mais... Non, pas dans ces conditions. Je redescends.

 

Deuxième arrêt – et dernier. Varkala. D'un côté la plage – une sur laquelle on peut se baigner !, (contrairement à celle de l'ashram, qui n'est que... De l'eau se fracassant contre les rochers) ; de l'autre, la rue commerçante – dans laquelle on a envie de tout acheter. Si chaud (et si sec!), j'ai commencé par aller à l'eau. Je n'ai pas mon maillot ? Il en faut plus pour m'arrêter : sous-vêtements noirs, parfait ! J'ai fait ça tout l'été (et tout l'été ça a marché), j'vois pas pourquoi j'arrêterais ! =) Et puis... J'ai marchandé. Comme une vendeuse de tapis. Discuté avec un indien ayant vécu à Paris. Me suis régalée d'un chapati, sur une terrasse tellement magnifique que tu ne peux que te dire « Que c'est beau, la Vie ! ». Et d'un jus de watermelon, en dépit de toute précaution (même, j'ai rajouté des glaçons!). Suis revenue marchander. Comme une vendeuse de tapis, mais il était bon aussi. Et puis ils font ça avec tellement de joie, de malice dans les yeux, que t'es content de jouer le jeu. Alors j'ai joué. Encore, encore un peu. Et puis on a coupé la poire en deux – et j'ai ma turquoise, et tout le monde est heureux.

Rq : Certes, c'est pas toujours « tout beau la vie », certains commerçants raccolent, agressent... Mais tu les oublies, tant les autres sont caresses.

 

Trois pas dans l'eau, un chapati, quatre photos et... De la VIE. Je n'ai rien fait d'extraordinaire, mais je me suis sentie en vie. Plus que jamais, je crois, depuis mon arrrivée dans le pays. Et c'est pour ça que je ne vais pas rester là, auprès d'Amma, les deux mois. Maintenant je sais, des « signes » aussi me l'ont prouvé.

Exemple ? Depuis deux jours, je cherche un guide de voyage. Dans le bus, à côté de moi, la femme ouvre le Routard. Accepte de me le vendre avant son départ.

Je me demande : Mais toute seule, ça craint pas ? Je tourne la tête, vois un camion « Incredible India ». Tiens, c'est quoi ça ? Je tape sur internet : des tours organisés, dont certains exclusivement féminins.

Il y en a eu d'autres comme ça. Alors, je ne crois peut-être pas aux pouvoirs magiques d'Amma, mais ça, tous ces « hasards »... Pour moi, ça ne trompe pas : ce sont des signes de la vie. En tout cas, c'est ce que j'ai envie d'y voir.

Donc, je vais m'organiser, mais dans tous les cas, préparez-vous... Je vais encore bouger ! Parce que ma place n'est pas là, près d'Amma, ce n'est pas là que je me sens bien. Les gens, le bruit, la vie, ça pour moi c'est serein, mille fois plus que le sacro saint des saints. Alors j'irai, Namaste.

 

Et je goûterai encore plus de spécialités ! D'autant que, pour ce que j'ai testé, c'est parfois déroutant au palais... Mais on se ressert volontiers ! Laissez-moi vous présenter...

 

x L'uppma. Il peut se présenter sous la forme de petites nouilles ou de semoule, et être fait à base de farine de blé ou de riz... Bref, beaucoup de versions pour un même nom, mais dans tous les cas, c'est un petit-déjeuner traditionnel en Inde du Sud (avec la sambar, l'espèce de soupe/ratatouille, ou autre ragoût de légumes), très bon et... Très épicé ! Pour changer.

 

x L'ada. Je crois. Car là c'est l'inverse : pour la même chose, chaque fois que je demandais, « C'est quoi ça ? », on me donnait un nom différent. Bref, en tout ça, « ça », c'est un « gâteau », une sorte de chausson dont la pâte est faite à base de blé (qui semble bouilli) ; farci à la coco et au jaggery. Ça m'a fait penser (pour peu que l'on puisse comparer, et que vous connaissiez), aux Tourments d'amour antillais. Comme là-bas, le cœur est très bon... Et très sucré ! Ok le jaggery c'est naturel, mais... ça reste du sucre, les gars !

 

x Le banana cake. Pas sûr que ce soit typique de toute l'Inde, mais quand le bus est parti, tout était fermé... Sauf le petit-kiosque, qui ouvre en premier, et dont le monsieur a un sourire à faire craquer. Et puis ici, tout le monde s'en régale (du cake, pas du monsieur!), toute la journée. De la banane ? On ne sent pas trop le goût. Du jaggery ? Oui, comme partout, dans toutes les pâtisseries. Pas transcendant, wahou wahou quel délice, mais... C'est plutôt léger, moelleux ; ce n'est pas frit, pas ultra spicy (ce qui, en soit, est un exploit ici) ; ça fait un peu comme du pain d'épices... C'est bon !

Il me reste encore à tester naan, thali, vada, pakora, doça – ghee ou masala... Mais pour le moment, je n'irai pas plus en avant dans les détails : le travail m'attend !

 

Namashivaya

Lol'Âme en Joie.

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 19


Photos : Le lever du soleil – Le gâteau banane - Le programme des festivités


Jeudi 21 septembre 2017

Namaste,

 

Dans le Western Dining Hall (la salle à manger, qui constitue aussi le grand hall où se déroule toutes les cérémonies, prières, méditations collectives... La pièce à vivre, si vous voulez), après avoir fini mon nouveau SEVA (servir le petit-déjeuner) et mon café. Je sors mon ordi, j'écris... Elle est pas belle la vie ?

Surtout maintenant que j'ai recouvré la santé ! Si la dernière fois je vous parlais de la sécurité (du moins le sentiment de la sécurité), je me suis rendue compte qu'il y a tout aussi précieux : la SANTE. Le masala tellement pimenté, l'eau que je n'ai pas toujours pris au bon robinet (oui mais c'était juste pour mon thé, je l'ai faite bouillir...), les microbes qui trainaîent... Mais il y a quelque chose qui n'est pas passé ! Chaud, froid, mal à la gorge, à l'estomac... Je ne dansais pas la samba !

Rq : Probable que ce soit l'eau, car celle qui n'est pas spécifiée drinking water (autrement dit, celle utilisée pour faire la vaisselle, la lessive, etc) contient de la rouille, à ce qu'il paraît... Et j'étais toute courbaturée ! Rouillée, donc. Certains diront que ça vaut mieux que d'avoir la courante : certes ; mais désormais, je ferai quand même plus attention...

Heureusement, ni une ni deux, huile essentielle de cannelle (antiseptique), yoga sur la terrasse au lever du soleil, yoga du rire... Et, hop, deux jours plus tard, me revoilà !

 

Ceci dit, ça ne m'a pas non plus abattue. Loin de là.

Après tout, si vous n'avez pas oublié, mercredi, c'était aussi le début des festivités. Les trois premiers jours, consacrés à Durga, sont censés être ceux pendant lesquels on se nettoie. Et bien voilà : j'ai évacué... Et fait rentrer du neuf !

La sortie « back-waters », visite des canaux en bateau, est tombée à l'eau (c'est le cas de le dire...). Tant pis... Ou tant mieux, on rebondit ! J'ai récupéré l'argent, rencontré de nouveaux gens, et me voilà embarquée : demain, bus direction Varkala, pour visiter toute la journée.

Sababa, d'autant que le nouveau SEVA que j'ai pris – servir le petit-déjeuner – m'a donné envie d'aller voir ailleurs. Pas parce que c'est tellement terrible que j'ai envie de fuir, au contraire : parce que je travaille avec un français, résident ici depuis 7 ans, qui répond à toutes mes questions avec plaisir. Qui m'éclaire sur la cuisine, et les lieux à visiter, et les moyens de transport, et... Yihaaa ! D'ailleurs, puisque j'ai décidé de chercher du boulot, après mon départ d'ici (à ce propos, j'ai refait mon CV, en français et en anglais. Si vous acceptez de le diffuser... J'adorerais!), je me suis lancée un autre défi : goûter chaque jour une spécialité, façon reporter culinaire.

J'ai commencé hier avec un gâteau banane-citron, végétalien (sans lait, œuf, beurre... aucun produit d'origine animale), à base de jaggery (une sorte de sirop sucré un peu comme l'agave, l'érable ou la mélasse ; typique ici). Verdict ? Sans être excellent... ça se défend ! Ça manque un poil de citron, c'est un poil trop sucré... Mais quand même, c'est bon !, et surtout, je suis impressionnée : la texture ne laisse pas deviner toutes les ruses qu'elle a dû employer pour le confectionner. Surtout, ça a réveillé ma curiosité, ça m'a donné envie de continuer, alors... PARFAIT ! Et, après ceux de Julie, qui sait, peut-être bientôt Les carnets de Lola ?

 

Boulangerie, poésie, cuisine, journalisme, sautant de pays en pays, de villes en villes... Vous pensez que je m'éparpille ? J'en ai eu peur. Et puis j'ai lu un article de Matthieu Lassagne, et, BONHEUR : d'après lui, je suis en fait « multi-potentialiste ». … Et ça change tout ! Ce n'est plus une tare, une incapacité à s'engager/se décider dont je devrais me soigner ; mais une OPPORTUNITE. Vous aurez compris, j'ai décidé de le prendre comme ça : oui, je suis multi, pas spécialiste mais potentialiste, multi-connectée à la Vie et toutes ses opportunités ! Et je recherche une structure – publique, privée, associative... HUMAINE – avec laquelle évoluer : l'avis de recherche est lancé !

 

En attendant la consécration télévisée, je ne me repose pas sur mes lauriers. J'ai le plaisir, l'honneur, le bonheur, l'immense joie, YIHAAAAAAAAAAAAAA, de vous annoncer que : LE MANUSCRIT EST FINIIIIIIIIIIIIII. Pour ceux qui n'étaient pas informés, il est peut-être utile de prréciser : depuis quelques temps, je travaillais à un récit. Et bien maintenant... J'ai le manuscrit !!!

Y'a « plus qu'à » trouver un éditeur. Mais allez, on y croit ! D'autant que, devinez quoi, la deuxième partie des festivités (ou la troisième, il faut que j'aille vérifier), est dédiée... À la bénédiction de projets ! Artistiques en particuliers ! On le dépose, tout le monde prie, et hop !, il est béni ! J'ai des doutes, mais... Ça ne coûte rien d'essayer, et si ça peut m'aider à avancer sur la route, ce serait dommage de se priver !

 

Comme quoi, dans un ashram, on peut tout faire. Prier, dodeliner de la tête en riant et saluant Namashivaya (pendant la séance de yoga du rire), étudier les rituels sacrés, régaler son palais, fabriquer des coussins de méditation ou travailler à mettre « Naître à ce monde » en rayons. Comme quoi, dans un ashram, (si on sait chercher certaines opportunités et dire non à certaines sollicitations) on peut nourrir toutes les facettes de son âme...

 

PS : J'ai trouvé pour vous (et pour moi, j'avoue) un fantastique livret au bureau d'information, dans lequels ils expliquent TOUT. Puja, swhamini, Amma, fonctionnement de l'ashram... Désormais, je peux répondre à vos questions sans dire n'importe quoi – et comprendre ce qu'il se passe autour de moi.

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 18


Photo : Le plat de ce midi. Du riz, des légumes-tubercules-lentilles ( en sauce qui arrache – surtout les jaunes), un pickle de mangue (qui arrache encore plus - le rond rouge), une galette frite dont je ne sais plus le nom (qui adoucit – ou au moins est censée), une banane, une sauce sucrée (un peu comme de la confiture de lait, mais à la coco, on dirait – la sauce marron sur le côté). Bon appétit !


Mardi 19 septembre 2017

 

Namaste,

 

Le rythme est intense, je sais, vous n'avez peut-être pas le temps de tout lire ; mais... pour moi aussi il l'est, croyez moi ! Et c'est pour ça que je me débrouille pour écrire - même si ce n'est pas toujours comme je voudrais, aussi joli aussi complet. Pour vous faire entrer avec moi dans la danse, pour que vous ressentiez, comme si vous y étiez, l'air, les mouvements, l'ambiance. Ça va vite oui, très vite ça donne le tournis, mais vous avez la possibilité, si vous êtes étourdis, de vous asseoir un moment sur le côté, de revenir après. Je ne dis pas que je vous attendrai, non, mais qui sait ? Peut-être qu'un jour, moi aussi, je me poserai... Disons, plus probablement : je ralentirai. Vous aurez tout le loisir, alors, de me rattraper. Sur ce, j'arrête ce futile babil... Le sérieux m'attend et le temps file !

 

Pour tout avouer, ce que je fais là, c'est déjà presque sacrilège. Oui parce qu'ici, le mardi, c'est le jour « férié », sacré entre tous : pas de SEVA (ou presque), encore plus d'Amma, 200% foi. Vendredi pour l'Islam, samedi pour la Torah, dimanche pour la Bible, mardi pour les Hindous... Y'a qu'à être omni-religieux et prendre l'avion 4 fois pour rien foutre de la semaine en toute impunité! Bref, je disais, ici le mardi c'est sacré. Ça commence par des chants. Auxquels je ne comprends pas encore tout, mais je me retrouve, comme tout le monde, dans le hall principal à les écouter sur mon tapis de méditation. Et finalement... Je suis bien.

Rq : ll y en a un quand même, qui revient tout le temps, et qui commence à rentrer : « Om santih, santih, santih ». Prononcé avec l'accent, j'y entends : « Homme, chanti, chanti, chantilly ». Ça n'a pas été trop dur de m'y faire, ça me plaît ! Haha.

Donc, je suis là, sans tout comprendre, sans trop savoir pourquoi, mais... Je suis là et je suis bien, c'est tout ce qui compte. Pourtant hier, c'était loin d'être gagné !

 

Revenons un peu en arrière. Midi, changement de vent, mon ciel s'était assombri. J'attendais la méditation. Qui s'est avérée être remplacée par la venue d'un yogi, célèbre braamaschari (mot que je ne sais toujours pas orthographier : tant pis – vous non plus, je parie). Il parle en hindi, c'est « traduit » en malayalam (la langue parlée ici)... Pour ce que ça me change, merci ! Et c'est long, et c'est long, et tout le monde rit, et nous on est là comme des cons... Vous aurez compris : je suis tombée du train « compassion, tolérance, le monde est beau, tout va bien ». Pour me « soulager », je ne trouve rien de mieux que : café, cigarette, bouffe sans envie... Bref, conneries. Et bien sûr je m'en veux. Cercle vicieux qui marche du feu de Dieu : je me couche en colère comme pas permis. Contre les autres, moi, l'Univers tout entier : FAIS CHIIIIIIIIIER.

 

Et puis je me réveille... Apaisée. J'me dis que j'ai fait des conneries, mais... Et alors ? Comme pardonnée par la nuit, je me rends compte que j'ai fait du mieux que je pouvais. Namaste, c'est une nouvelle journée. Faire la lessive, descendre les poubelles, proposer son aide & se retrouver à éplucher de l'ail... Nettoyer ses démons (normalement, c'est plutôt pour les vampires mais dans l'idée... C'est tout près, ça m'a bien fait sourire). Au passage, aussi, vu l'odeur de mes doigts : chasser les prétendants. Heureusement que je ne suis pas venue ici pour chercher un garçon !

 

BREF. Je ne sens pas bon, je ne comprends rien, mais je suis bien, sur mon tapis de méditation. Ça n'a pas commencé, déjà je sens que je flotte à nouveau. Je pense aux personnes que j'ai croisées. Une petite fille, qui, main sur le cœur, m'a saluée : Namashivaya. Une indienne néo-zélandaise avec laquelle j'ai « discuté » - on a échangé trois mots, mais ça suffisait : c'était beau. Je pense aussi : « Qu'importe l'argent, cet après-midi je ferai la sortie aux back-waters, ce soir je mangerai peut-être au ''restaurant''. Le monde dans lequel je vis est abondant. Je suis connectée, je suis en sécurité. » C'est là que vous pensez que je suis en train de délirer, mais qu'est-ce qu'ils lui font fumer?! Non. J'ai juste retrouvé : Vivre son rêve ou rêver sa vie, de François Garagnon.

Rq : À vous procurer de toute urgence !!! Seulement 30 pages, 2€... Mais tout ce qu'il faut ! TOUT, sans rien qui manque ni rien en trop. Et d'ailleurs, si quelqu'un parvient à me trouver, du même auteur, L'homme qui cherchait la beauté derrière l'apparence des choses (éditions Montecristo)... Béni soit-il ! Je prierai pour lui !

D'une certaine manière, il dit la même chose qu'Amma : la voie (du succès, du bonheur, etc), c'est l'Amour, la foi – dans le sens : « J'y crois ». Mais il me parle tellement plus ! Sans tous ces rites, légendes, cérémonies : autant de tralala comme du brouhaha autour de ce qui se suffit – tralala que je fuis.

Dernière remarque un peu philosophique avant de revenir au folklorique. La sécurité, je crois que c'est ça, la clé. Du succès, du bonheur, de tout ce que vous voudrez – et dans tous les domaines que vous imaginez. Exemple : vous ne vous sentez pas en sécurité → vous n'avez pas envie d'être seul. Vous recherchez de la compagnie, à tout prix – y compris en dépit de vos propres besoins. Donc : vous n'êtes pas bien. Vous en voulez : à vous, à l'autre, à toute la Terre. Mépris, colère, culpabilité. Vous ne supportez plus rien et, en général, les autres vous le rendent bien : vous vous retrouvez isolés. Cercle vicieux qui marche du feu de dieu. (À noter : le vertueux, marche aussi du feu de dieu!)

Conclusion : Si t'es sécure, la vie n'est que sinécure ! =)

 

J'en étais là, ou à peu près, quand Amma est arrivée. On poursuit donc la journée : méditation. Guidée, en anglais. Parfait ! Je continue de flotter. Puis séance de questions-réponses, censées nous éclairer, nous guider sur la voie de la sagesse... Malgré le statut de « déesse », le mode de relation (soumission, infantilisation) qui m'agace parfois (pour ne pas dire assez souvent), je dois reconnaître que c'est intéressant. Je garde dans un coin de la tête, j'apprends. Oserais-je un jour lui poser la mienne ? Si le divin est en chacun d'entre nous... Pourquoi a-t-on besoin d'un intermédiaire ? (Notez que c'est plus courtois que : Mais en fait toi, tu sers à quoi ? Haha).

 

Et puis... Que reprenne la fête ! Elle bénit TOUS les plats. Enfin, même, toutes les assiettes ! Debout devant un comptoir, elle touche chacune de celle que les bénévoles qui servent lui font passer. Puis d'autres les font passer. Qui à leur tour, les font passer. Qui assis, qui debout, tous à la file indienne (c'est le cas de le dire!), on fait passer. Personne n'est attablé, ça se faufile, dans les rangées, dans les travées, au-dessus des têtes, entre les pieds, pour ceux qui sont encore assis par terre. Jusqu'à ce que tout le monde soit servi. Et alors elle mange, et on mange. Et c'est bon, et... CA PIIIIIIQUE. Mais quand même, c'est bon. (Et puis c'est la récompense, parce que... Qu'est-ce que c'est long ! Haha.) Et puis, plus sérieusement... C'est vrai, ça donne un sentiment de communion. Le nombre de plats, c'est incroyable (d'ailleurs, je l'ai senti dans les bras ! Assise, je faisais passer à une femme qui était debout : fitness gratuit!). Et tout le monde qui est servi, pourtant, tout le monde qui commence en même temps. Sentiment d'être liés, reliés. À travers ce partage, grâce à cette chaîne de solidarité, sentiment d'appartenir à une communauté. Oui, c'est sûrement ça, le meilleur dans ces mets, ce qui leur donne toute leur saveur... Je déguste avec bonheur. (En plus c'est la seule fois de la semaine où on a du dessert gratuit : ce serait bête de ne pas en profiter! Haha)

 

Quelques enfants chantent – c'est le moment où je m'éclipse : je ne comprends toujours pas l'hindi, et j'ai trop envie de faire pipi (déjà, ça fait longtemps qu'on est assis, et, en plus, au début de la matinée, ma bouteille d'eau s'est renversée sur mon tapis, j'ai le cul trempé)... Sorry les petits !

 

Et c'est pas fini - enfin, pour l'après-midi, si, mais ce soir, y'a puja. Parce qu'en plus, aujourd'hui (comme si le programme habituel du mardi ne suffisait pas, comme si le culte d'Amma ne donnait pas déjà un programme festivo-spirituel assez chargé), c'est le début des festivités de... Attendez, c'est quoi le nom déjà ? Devi quelque chose je crois... Je ne sais plus, mais je vous dirai ça : dans l'Inde du Nord, c'est 9 jours en continu, ici ce sera 3 / 3 / 3... J'aurai trouvé d'ici là, et en attendant... Je dois filer, je vais être en retard à la puja !

 

Namashivaya !

 

Lol'Âme pressée (et pressée de vivre la suite!)

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 17



Lundi 18 septembre 2017

Namaste,

 

Vite fait, après avoir discuté avec une guérisseuse et avant d'aller méditer. Parce qu'ici, c'est comme ça, tu vois un peu de tout. Ce matin, j'ai aussi pris rendez-vous avec un médecin ayurvédique. Y'a aussi des astrologues, naturopathes, acupuncteurs, gens qui tirent le tarot... Faut pas mourir idiot, alors j'essaie. (Pas tout quand même, faut pas abuser). Après je fais le tri. La « médium guérisseuse » par exemple, je ne l'ai pas sentie – mais alors pas du tout. On discutait juste comme ça, je n'étais pas engagée : j'ai dit « au revoir, merci », et ça s'arrêtera là. Faut être curieux, je crois, ouvert d'esprit... Mais garder les yeux ouverts, aussi.

Dans l'ashram, y'a plus de trois mille résidents, sans compter les visiteurs. Et tout le monde est le bienvenu, c'est ouvert à tous les vents. Alors, malgré toutes les bonnes intentions, c'est comme partout : y'a du bon... Et du moins bon. Derrière l'apparence du cœur, y'a aussi des profiteurs, des malfaiteurs – ou simplement des gens souffrants qui t'entraînent avec eux, de manière d'autant plus acharnée qu'ils croient oeuvrer au nom du sacré. Bref, ici comme ailleurs faut pas toujours se fier à ce que l'on sait (que l'on croit que l'on sait), faut expérimenter – c'est juste qu'ici, en matière de choix un peu 'décalés'... c'est du concentré !

 

Je me laisse tenter, donc. Et ça me plaît. J'ai même commencé à en redemander : j'ai feinté, un peu, pour avoir un 3ème darshan (=grôs calin!) hier soir (normalement, pour les visiteurs, c'est un par semaine et par personne). Et c'était... MAGIQUE.

En fait, dans la file d'attente (beaucoup plus courte cette fois d'ailleurs!), j'ai eu une révélation. Je me sentais toute agitée, impatiente, comme une enfant. Je me suis rendue compte que j'attendais ça comme une dose – une dose d'Amour. Et c'est là que ça a fait WOW, flash, Eurêka! : Oui, moi aussi je suis Amour, moi aussi je veux de l'Amour et moi aussi j'y ai droit ! Derrière mes colères, ma froideur (à ce que certains disent, parfois), moi aussi je suis tout ça ! WOW. C'était comme si une porte s'ouvrait, que je m'autorisais (enfin) - à aimer, être aimée. Mieux vaut tard que jamais. Et encore une fois, la reprogrammation a marché (mais putain quand est-ce qu'enfin je comprendrais ? Quand est-ce que j'appliquerai, TOUT LE TEMPS, ce principe dont je connais tous les bienfaits?!). Amma m'a gardé longtemps dans ses bras. Elle n'a pas dit « ma chérie, ma chérie » avec mépris, mais « Amma, Amma » avec amour, j'étais ravie. Elle parlait toujours à côté, mais ça ne comptait pas : en même temps, elle était là, pleinement là avec moi, je sentais son énergie. Je suis sortie... WOW... Légère, légère, et si forte en même temps, flottant dans les airs tout près du Paradis.

 

OK OK, j'arrête là, je sens que je vais vous faire peur. Mais rassurez vous, je raconte ça comme si c'était L'EVENEMENT, parce que (comme d'habitude), je ressens tout puissance cent (vous devriez être habitués, depuis le temps). Je ne deviens pas mystique pour autant. Ce matin par exemple, j'ai voulu « essayer », m'intéresser au sacré, j'ai assisté à une satsang. Elle était en français, c'était l'occasion d'en profiter. D'après ce que j'avais compris, c'était un genre d'enseignement, un peu philosophique, sur un thème particulier. Celui-ci s'intitulait : Amma, la voie de l'Amour (ou : La voie d'Amma, c'est l'Amour ; bref, quelque chose comme ça). Ça me semblait prometteur. Comment, dans nos vies, mettre plus d'Amour ? Comment penser et agir moins avec sa tête, plus avec son cœur ? Comment ça pouvait nous aider à atteindre le bonheur... Du moins, ça, c'est ce que je croyais qu'on allait aborder. En fait, ça m'a fait penser aux évangiles, à un cours de religion ou je ne sais quoi : bref, quoi qu'il en soit, beaucoup trop de dévotion, très peu pour moi !

 

Je préfère... Le yoga, l'écriture, la discussion, la méditation. Toutes ces choses qui n'impliquent pas l'adoration, la vénération. Même si ici, c'est un peu compliqué d'y échapper. Toutes les journées commencent par des puja (dont je vous ai déjà parlées, cérémonies sacrées un peu comme des messes), des bajhans (ça, je n'ai pas encore compris exactement, ça semble être des mantras, des chants), et... La récitation des mille noms de la mère sacrée, à savoir : Amma ! ( !!! ) Tous les matins, et parfois aussi le soir. Sans compter ceux qui prient toute la journée avec leur « chapelet » - ici, on n'appelle pas ça comme ça, mais c'est du pareil au même. Ensuite : le lundi, comme le vendredi, c'est méditation avec Amma. Et c'est à qui sera le plus acharné pour être le plus près. Idem chaque fois qu'elle apparaît, pour donner le prasad (nourriture bénie) le mardi, s'asseoir à son côté (quand elle donne le darshan) le mercredi, jeudi, samedi et dimanche... Pour son anniversaire (fin septembre ou début octobre), avec toutes les cérémonies... Ça va être la folie ! Sans rire, je suis certaine qu'une forme de frénésie va courir, tout envahir... Priez pour que je ne sois pas écrasée sous une nuée de dévôts nus pieds, au nom de l'Amour sacré ! Haha.

 

Bref, je ne suis pas prête d'être une nouvelle adepte d'une secte secrète, courant à sa perte avec joie... Non, je ne ferai pas ça, quoi que quiconque ici pense d'Amma. Je m'intéresse au sacré, oui, sous une certaine forme j'y crois... Mais je préfère quand ça s'ancre dans les choses concrètes. Tiens, par exemple, le SEVA. C'est sacré, et pourtant... ça s'apparente un peu au service civique ! Finalement, je prends des détours, mais d'une certaine manière, je poursuis sur le même chemin... À propos de SEVA, puisqu'on en parle, j'ai réussi à échanger le mien (nettoyage de la salle de yoga), qui ne me plaisait pas, contre un autre qui m'apparaît plus à ma portée : désormais, je suis « SEVA board », c'est-à-dire que je porte le tableau des SEVA. Pour être plus explicite, quatre soirs par semaine, je me balade dans le hall principal avec une ardoise sur laquelle sont inscrites les missions pour lesquels on recherche des volontaires. Généralement, il s'agit là d'affaires « courantes » (vaisselles, découpe des légumes, étendage du linge...) que les résidents/visiteurs effectuent, selon leurs disponibilités, en plus d'un SEVA régulier auquel ils sont affectés. Car il faut bien comprendre ça : ici, aucun salarié, tout fonctionne sur la base du volontariat. De même dans toutes les programmes humanitaires que mène Amma. Tout se fait parce que des gens, d'ici, de là, lui « prêtent » leurs têtes et leurs bras. C'est ce qui fait la force de son mouvement, lui permet de rayonner autant (chaque mission coûte forcément moins d'argent que dans une ONG « classique », puisque personne n'est payé) ; et, à la fois, lui attire tant de critiques – au vu du culte qui lui est accordé, il n'apparaît pas tout à fait insensé de se poser la question : secte ou association ? De mon côté, je ne crois pas à la première option, loin de là – néanmoins je comprends qu'on puisse l'envisager. Quand l'affection, la religion, se mêlent aux affaires, ça peut vite devenir « pas très clair »... Mais pas d'inquiétude, vous me connaissez : têtue comme je suis, avant de m'avoir, ils peuvent s'accrocher... Je ne me laisserai pas faire !;)

 

Je vous l'ai dit, je ne suis pas venue ici en quête – de guru ni de foi, je me sens plutôt en enquête : moitié journaliste, moitié sociologue, moitié poète, moitié humaniste (ok, ça fait des quarts), je poursuis mon exploration... Du monde, de la Vie, sous tous les horizons.

 

Lol'Âm'éveillée dans sa curiosité.

 

 

Erratum :

- La photo du temple (épisode.. 14 je crois, ou 15) ne doit sous aucun prétexte être diffusée. Normalement, tout cliché est interdit : vous rendriez public mon délit, m'exposant aux foudres de je ne sais quelle divinité (ce dont, je ne doute pas, vous n'avez aucune envie!).

- Le mardi de mon arrivée, les célébrations étaient dédiées à Krishna, et non Vishnu.

- Darshan signifie « vision », et non « étreinte » : dans cette acception du terme, cela signifie qu'Amma, à travers son étreinte, nous offre une vision du divin.

Vous remerciant de votre compréhension pour ces malencontreuses « désinformations », je vous prie de croire, chers lecteurs, en mes meilleures intentions – cela n'était non volonté de tromperie, mais bien méprise de ma part (je ne suis que novice en ce milieu dans lequel il y a tant à intégrer... Parfois je m'y perds un peu. 

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 16


Dimanche 17 septembre 2017

(Photo : L'été indien ?)


Namashivaya,

 

Et avec le sourire, s'il vous plaît : oui, il fait gris, froid, il pleut (chez nous aussi, et pas qu'un peu!), ça n'empêche pas.

T'as belle mine de dire ça, toi qui hier, a passé la journée entre tristesse et colère... C'est vrai : c'est l'hôpital qui se fout de la charité ! Je ne vous obligerai donc à rien, simplement, je vais vous raconter (pourquoi j'étais en pas, et comment je suis « remontée »)... Parce que, quand même, ça fait vachement du bien de se sentir bien !

 

Déjà, pourquoi bas ? Ça a commencé par le yoga (pour ceux qui ne se souviennent pas : le cours annulé au dernier moment). Et puis j'avais faim, c'était fermé. Et puis ça a ouvert et je me suis décidée. Je dirais même : je me suis lancée. Je suis allée au « Western Café » (c'est le côté occidental, mais ça n'a rien du Far West!), j'ai commandé une omelette vegan (autrement dit, sans oeufs). Parce que je voulais la goûter. Même si c'était le petit-déjeuner, même si il fallait y mettre le prix (alors qu'à côté il y avait le repas gratuit), même si je ne savais pas à base de quoi c'était fait. Ça peut paraître rien mais pour moi ce n'était pas anodin : j'osais.

Et j'ai été déçue. C'était, je ne sais pas, trop amer, trop gras : bref, ça n'allait pas. Et puis, était ce la banane un peu abîmée ou ça (que, clairement, dans les deux sens je n'avais pas digéré), quoi qu'il en soit j'étais toute barbouillée. Et j'avais chaud, et froid, et soif, et j'étais fatiguée. Et je devais aider à vendre sur le marché (qui se tenait dans le hall principal, jusqu'à l'arrivée d'Amma, vers 11h, pour le début du darshan). Et l'encens me donnait encore plus la nausée, et je n'en avais rien à foutre d'être au plus près quand elle arriverait. Et j'ai dû nettoyer la salle de yoga et elle est trop grande et y'a aucun matériel et trop de vent tout ce que je fais ne se verra même pas. Et j'ai vu Sumatra, la ''boulangère'', à propos du changement de SEVA, et elle n'avait pas de travail pour moi. Et... Et parce que c'est comme ça, comme une loi : quand tu commences la journée que ça ne va pas, après quoi qu'il en soit rien ne va. Qu'on te dise noir, blanc, bleu pétrole ou vert caca d'oie, t'es jamais content : tu ne vois que le gris pluie ou le jaune moutarde qui te monte au nez ! Mais pourquoi tu t'es pas levée du pied droit, bêta?!

 

Toute la journée, je me suis trimballée dans cet état. D'une certaine manière (je dois bien le reconnaître même si je n'en suis pas fière), je m'y suis vautrée, roulée, je me suis enveloppée de tout ce merdier, histoire qu'il soit plus difficile encore de m'en dégager. D'ailleurs, ceux qui ont essayé... C'était de bon cœur, et d'un côté ça m'a touchée, mais de l'autre... Je les aurais volontiers rembarré ! J'ai déjeûné avec des français, à qui mieux mieux pour me dire que ça irait, qu'eux aussi c'était dur au départ, c'est tellement courageux ce que t'as fait, tu dois persévérer ; qu'eux aussi ont pleuré ou voulu s'en aller mais garde espoir, tu vas voir ici tu vas trouver la foi... Mais j'en ai rien à foutre de ta foi, connard, fous toi la au c**! J'suis pas venue ici pour la foi ni pour Amma, je suis venue ici pour MOI ! Et bla, et bla, bla.

Tiens, ça me rappelle...

 

Doct’heure

 

Pourquoi tant de haine

Chaque fois que je vous vois ?

Qu’est-ce qui se déchaîne

En moi quand vous êtes là ?

 

J’ai… les mâchoires crispées

À la seule idée

Que vous reveniez.

 

J’ai l’cerveau en ébullition

Pour trouver la réplique qui sonn’ra comme une claque ;

Tout l’corps tendu, prêt à l’action

La meilleure défense, c’est l’attaque.

 

J’ai l’estomac ulcéré

De votre douceur hypocrite,

Ce ton mielleux exagéré

Me donne des otites.

 

Ne voyez-vous pas

Que vous me mettez hors de moi ?

Vot’ prétendue compréhension

M’donne envie d’vous prendre pour un con,

J’ai l’impression

Que vous ne comprenez rien

– Dommage, quand même, pour un méd’cin –,

Ou qu’vous vous foutez d’moi

C’est pas mieux, mais ça me surprendrait moins.

 

Je vomis

Votre optimisme sans faille,

Votr’ certitude que j’guérirai,

Qu’avec vous j’y arriverai ;

Je vous dis,

Sans détour ni détail :

« Je déraille

Si j’en ai envie ».

 

Foutez-moi la paix

Avec les « pour votr’ bien »,

Arrêtez les « j’vous plains »

J’veux pas de votre pitié.

Faites pas non plus comme si

On était grands copains :

J’suis pas venue ici

Pour me faire des amis.

 

Et puis… au diable !

Pensez c’que vous voulez,

Dites-moi que vous n’méritez pas

Que j’vous parle comme ça,

Dites-moi que j’suis insupportable,

Que je n’ai qu’à me démerder ;

Dites-moi c’que vous voulez,

J’m’en fous.

Juste VOUS,

Ce que vous êtes,

En dehors de ce que vous faites,

Fait surgir

Tant de haine

Qu’il faut bien qu’j’la laisse sortir.

 

J'étais tellement en colère, et tellement triste à la fois. Je savais plus, je savais pas, et je détestais ça. (Pourtant l'allemande m'avait prévenue : la seule chose que tu sais, en Inde, c'est que tu ne sais pas. J'aurais peut-être dû l'écouter un peu plus...) Je les détestais eux, je me détestais moi. Putain de douceur, insupportable quand la violence ronge ton cœur.

 

Et puis... Un WhatsApp (comme Messenger, Skype, Snap... OK, grosso modo : un logiciel gratuit qui permet des appels vidéos) avec ma mère & ma sœur, baume au cœur. Et puis, haut les cœurs !, je travaille sur mon prochain récit – bientôt abouti ! Et puis mes colocs arrivent – Natacha, 43 ans, américaine, friendly et pleine d'énergie, quoiqu'un peu parano sur le ménage à mon goût ; et Ophelia, 33 ans, française, à la fois très impliquée, discrète, sensible et... très compatible avec moi, semble-t-il. Bref, l'arrivée de mes colocataires et... Je ne sais pas, comme un changement dans l'atmosphère. La discussion s'engage et mon ciel se dégage. Je retrouve l'envie, j'arrête de faire la truie dans sa porcherie, je m'habille (nouvelle tunique toute jolie!) et descends malgré la pluie. Et je retrouve Sophie, pour manger. 24 ans, baroudeuse en quête de soi qui connaît bien les TCA – avec qui j'ai des points communs, pour résumer. Et puis on parle, encore, et au bout d'un certain temps je me dis : Tiens, mais je me sens bien, en fait ? Oui : maintenant, ici. Je ne sais pas quand-comment-pourquoi, mais je ne cherche pas trop à l'expliquer : je sens que je suis un peu plus loin de l'enfer, un peu plus près du paradis... Pas besoin de se triturer l'esprit, je prends mon pied, ça suffit !

 

Après la grisaille de toute la journée, ces p'tits bonheurs ont dû me monter à la tête, direct, l'euphorie comme un shooter, car ensuite, je ne sais pas ce qui m'a pris, mais quand le responsable est venu nous demander si on voulait un darshan, j'ai dit oui ! Attends, y'a un truc qui m'échappe... Y'a deux heures tu lui en voulais comme à ta pire ennemie, tu voulais crier taper tout casser rien qu'à penser à elle, et là tu veux te blottir contre elle, comme une enfant à sa maman ?! Oui, je sais, moi aussi ça m'a surprise... Mais je le sentais.

 

Et j'ai bien fait ! Même si elle parlait à quelqu'un en même temps, je sentais qu'elle était là, avec moi, je sentais comme un courant. Et j'étais bien. Je lui ai même demandé qu'elle me donne un mantra (affirmation à répéter, dont les sonorités sont censées nous « élever », nous guider dans la spiritualité... bref, on y croit ou pas, mais il faudrait creuser pour se positionner. Là, on s'en fout de la théologie, on est en train de parler de la vie). Elle n'a pas entendu, je crois. Mais, ce n'était pas grave, ce n'était pas injuste, triste, dégueulasse, va te faire foutre connasse ! ; non, j'étais bien. Et puis, comme prasad (cadeau béni que l'on reçoit à la fin des étreintes ou cérémonies sacrées, en quelque sorte l'équivalent de l'hostie, sauf qu'ici, d'une fois sur l'autre le présent varie), elle m'a donné un cœur en chocolat... Comme si on s'apprivoisait... Tu vois, quand t'y mets un peu du tien...

 

Décidément, ça me rappelle vraiment...

Confidanses

Pas envie. De vous

Parler, de vous confier,

De remuer

Cette boue.

 

Pas envie. D’être là,

D’être enfermée, de ne pas

Savoir quoi faire de mes dix doigts.

 

Vous connaissez les serpents ?

Ils avancent tout doucement,

On ne les entend

Pas ; et puis ils serrent,

Serrent très fort, vous manquez d’air…

« Ces gens-là sont tout pareils »,

Murmure l’Instinct à mon oreille.

 

Et pourtant, j’suis là,

J’vous insulte pas,

J’m’en vais pas prendre l’air

Même si ça fait COLÈÈÈRE.

 

Alors, laissez-moi

Vous apprivoiser,

M’approcher pas à pas,

Sans quoi, j’vais décamper.

 

Posez pas votre empire

Sur moi, laissez-moi venir.

Même, laissez-moi me taire

Parfois, si je préfère.

 

Parce que… j’suis pas d’celles

Que vous aurez par la pitié :

« Pauvre petite demoiselle,

Venez on va vous libérer ».

Désolée, sur moi,

Ça prend pas.

 

Ça me donne juste envie de mordre,

Envie de vous tordre

Le cou ;

Envie de vous

Montrer que peut-être,

J’suis pas de celles

Qu’on peut aider, pas de celles

Qui près de vous vont renaître.

 

Pourtant, j’ai envie,

Moi aussi,

De croire à votre espoir

Et de sortir du noir,

Mais…

 

Laissez-moi

Vous apprivoiser,

M’approcher pas à pas,

Sans quoi j’vais décamper.

 

Faut croire que dans mon fonctionnement en relation, y'a pas eu trop de changements...

 

Bref, je me suis couchée en paix. Namaste. Et ça a continué : ce matin j'ai fait mon premier cours de yoga. Et j'ai réussi à changer de SEVA. Et le récit est presque fini. Et dans le Tao de la femme, les chapitres que je lis répondent précisément aux questions que je me posais (magie des synchronicités). Et j'ai encore trouvé des tuniques toutes jolies. Et des cookies.

 

D'ailleurs pour finir, petit point « nourriture ».

Puisque vous êtes nombreux à me poser la question : Non, je n'en ai pas tellement marre du riz. Même, dans les différents gâteaux que j'ai pris, certains sont à la farine de riz ! Haha. Les épices ne m'emportent plus le palais, et je me suis même habituée à certaines « étrangetés » : ce matin, c'était boulgour-carottes-oignons au petit-déjeuner, le tout arrosé d'un café ! Quand même : le café, faut pas abuser, c'est sacré ! Mais j'ai aussi de la curiosité (comme en a témoigné l'expérience de l'omelette vegan – que désormais je me refuse à qualifier de « ratée »). À être ici, autant en profiter pour voir ce qu'on y fait - surtout que c'est le paradis des VG !

Donc, pour vous donner une idée de ce qui vous attend si vous venez :

x Pas mal de coco : fraîche, en dahl (sorte de ragoût) avec des lentilles et du curry, en soupe avec des épinards... & Toutes sortes de noix : amandes, noisettes, cajou... Ils s'en servent beaucoup en confiserie – pâtisserie (halva, barres énergétiques, pâte à tartiner... c'est clair, ça nourrit!)... Et ça fait envie !

x Du riz et des légumineuses à gogo : tel quel, en galettes (par exemple, avec les pois chiches, un peu comme, en provence, la socca), en omelette (on n'y reviendra pas), même en steak (haricots rouges, je crois... pas encore testé, mais ça ne saurait tarder!) et en pancakes (de ragi → après recherches, millet noir).

x Du thé,bien sûr... Mais rarement nature. Avec des épices et du lait – chaï ; et d'ailleurs ils font pareil pour le café (si on ne demande pas explicitement « Black coffee », il est servi sucré avec du lait... Sacrilège!).

x Et la doça (sorte de grosse crêpe salée), les chapati, les beignets de bananes, le pesto à la coriandre, le ghee... Toutes ces choses que je n'ai pas encore goûtées mais qui sont là et qui m'appellent : Mangez-moi, mangez-moi ! Euuh... OK =D . Mais calmez-vous : j'ai deux mois devant moi. (Idem pour vous : je ferai un p'tit guide Michelin à ce moment-là!).

 

Et d'ailleurs, sur ce, je vais vous laisse. Non pas que j'aille au village – qui est pourtant tout près (trop de pluie), du travail ou un atelier ; non, mais seulement... C'est l'heure du goûter !!! 

 

Lol'Âme Gourmande de la vie.


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 15

 




Samedi 16 septembre 2017

Om Namashivaya,

 

Je ne sais pas comment ça s'écrit, mais, en résumé, ça signifie : je reconnais Shiva (la divinité) en toi. On l'utilise un peu partout, à la fois comme bonjour, au revoir, merci... Bref, maintenant je sais saluer : me voilà complètement arrivée, ancrée des deux pieds. Et c'est là que le presque (du titre) révèle toute son utilité. Au risque de me répéter, l'Inde ne m'a pas reconnue, adoptée, je ne me suis pas sentie transformée aussitôt arrivée. Oui, le lieu est sacré, propice pour bien se développer, mais Amritapuri n'est pas le Paradis, et Amma n'est pas une fée : ça reste la vie. La vraie, avec ses hauts et ses bas, comme partout ailleurs. Et donc, parce que je suis non saint mais simple pèlerin, même si je mets tout mon cœur à accomplir le chemin, parfois je m'exclame Motherfucker! (Et, entre nous, qu'est-ce que ça fait du bien!) Et puis c'est reparti.

De pleurs en sourires, de découragement en émerveillement, reprenons donc au début.

 

J'arrive à l'ashram d'Amma, village d'Amritapuri, le jour de la célébration de Vishna. Grandes festivités dès la première soirée : en ce qui concerne la rapidité (et l'authenticité) de l'immersion, je ne pouvais pas faire mieux. Mais pour le coup... Ça fait un peu beaucoup. Les chants, les couleurs, les odeurs... Je me sens perdue. Et tous ces gens, partout, pieds nus, qui savent où ils vont, ce qu'ils font... Moi, je me pose la question : Mais qu'est-ce que je fous là? Maintenant j'y suis, pas vraiment le choix : je décide de m'en remettre aux signes. Respire Lola, respire, ouvre tes yeux, ouvre ton cœur. J'appelle à la rescousse mon pote Albert (l'inventeur des fameuses lunettes : "ton regard change l'univers"), pour qu'il m'éclaire de ses lumières. Exemple : je suis arrivée le 12 (septembre), je loge au 12ème (étage)... C'est la fin d'un cycle, le début d'un nouveau! Le confort est "primaire" (douche froide, matelas par terre) : c'est un rappel à l'essentiel, parfait pour me recentrer. Même le Tao le dit :

"Tout abdiquer

Pour atteindre l'essence

Grâce à la simplicité

Tout ce qui compte

S'accomplit."

(Tao, 48)

 

Bref, tout est parfait. De ces deux mois va naître une nouvelle version de moi. Une version en harmonie – avec elle-même, les autres, la Vie. J'y crois. Du moins j'essaie, sinon je vais me mettre à pleurer – appeler ma mère – déprimer... Devenir (ou continuer à?) être une ratée. No way.

 

Dès le lendemain, j'entame une session de formation à la méditation "IAM" – Integrated ?? ; que l'on peut aussi lire I am = Je suis. Ça me plaît, même si mon esprit est souvent agité... Comme mon corps, pendant les pauses : téléphone, argent, inscriptions aux ateliers... Je voudrais boucler, en une journée, toutes les formalités. Sans avoir repéré les emplacements, les horaires d'ouverture, tout ce que je gagne c'est perdre mon temps.

Avez-vous déjà vu "Astérix et Obélix, mission Cléopâtre"? La scène dans laquelle ils cherchent le guichet n° je ne sais plus combien, et se font trimballer, toute la journée durant, de services en services, remontant, redescendant les escaliers, explorant tous les bureaux d'un bout à l'autre du palais. ... Et bien voilà, on y est. C'est exactement l'effet que ça me fait.

Je le sais, mais je ne peux pas m'empêcher : avoir les pieds en action calme (un peu) mes nerfs en ébullition. Dans mon labyrinthe, je peux quand même m'appuyer sur quelques passages fléchés : l'ashram abrite tant de français que certains le surnomment Amrita'Paris!* Sans être chauvins, ça fait du bien de se sentir un peu "parmi les siens" quand on en est si loin.

* Mon hypothèse, c'est qu'on a trop trahi les idéaux de feu nos aïeux, qui ont fait la Révolution. Grâce à la réincarnation, on choisit d'être ici pour réparer nos conneries.

Mais OK : vous n'êtes pas obligés de me prendre au sérieux.

 

Je m'appuie sur cette communauté, j'essaie autant que possible de "me mettre dans le bain" (je range mes vêtements "à l'occidentale", mange local, tente de développer mon coeur plutôt que mon mental...)... Mais j'ai aussi mes "jokers" ;) Le premier matin, je m'offre un café. (Oui, trois pas plus loin y'a du chaï gratuit, mais... Dès aujourd'hui, on ne va peut-être pas abuser!). Quand j'en ai assez du riz et des légumes SO SPIIIICYYY, je m'achète des fruits (et je ressors de la valise la tablette de chocolat). Quand Dix leçons pour être forte et sereine (lecture du moment, d'où je tire le Tao), et toute la philosophie indienne me donnent envie de pleurer, Motherfucker Namaste!, je sors mon roll-on anti-stress aux huiles essentielles.

... Et pof!, pof!, pof!, je retrouve mes ailes & je remonte au 7ème ciel : Tout va bien, tout est beau dans le monde qui est le mien.

Y'a quelques trucs qui me chiffonnent, quand même, notamment cette espèce de vénération d'Amma, omniprésente et quasi-obligatoire... À mon goût, légèrement oppressante. Déjà, dès que j'entends le mot guru, j'ai l'impression de passer sous une plante urticante. Alors là, tous ces gens qui l'adorent, la déifient, la révèrent... Je me méfie. On dit son darshan (=étreinte) magique, moi... Je reste sceptique! Ok, elle a déjà pris 34 millions de personnes dans ses bras... Et alors?! Qui dit que ça marchera sur moi? Je suis comme en colère, sur mes gardes ; et en même temps, il y a des rencontres, des synchronicités qui ne trompent pas... Peut-être que ça me met dans cet état justement parce que ça appuie là où je ne voudrais pas? Oui, non, je crois et puis pas, bref : Je ne sais pas!!!

J'attends "mon" darshan (câlin si vous préférez) pour me faire une idée, et ça tombe bien : il y en a un dans la soirée. Elle fait ça deux ou trois fois par semaine, de 11h à... 23h, minuit, 1h : jusqu'à ce que ça soit terminé. Locaux en premiers, visiteurs étrangers après. Donc : dans la journée tu prends un ticket, tu reviens dans la soirée et... T'attends.

 

En attendant que vienne mon tour, je me suis parée de mes plus beaux atours. Disons, pour être honnête : je me suis douchée, lavée les cheveux, j'ai mis sur mes épaules le châle que m'a offert Maman pour Noël. Tout en simplicité donc, mais – osons les mots : je me sentais belle. En quelque sorte, je m'offrais à elle. Sans savoir exactement ce que j'en retirerais, ce que j'en espérais, mais... Je me lançais. 1, 2, 3...

 

... Heures d'attente, et puis je l'ai vue. ... J'ai été déçue. Après tout ce qu'on m'en avait dit... Je ne savais pas ce que j'attendais, pas tant, mais certainement pas ça. Peut-être juste être prise dans les bras, reconnue. Au lieu de ça, je n'ai senti dans ses "ma chérie, ma chérie" (chuchotés après que son assistante lui ai donné ma nationalité) qu'une lasse indifférence, voire une certaine condescendance, une forme de mépris. Quelle claque ça m'a mis !

Passée la tristesse (très vite passée d'ailleurs), je me suis dit "Au moins c'est clair : je ne suis pas venue jusqu'ici pour Amma, je suis venue pour moi". De là, j'ai eu envie de partir : si je ne suis pas venue pour elle, est-ce vraiment nécessaire de rester deux mois précisément ici, où tout le monde la vénère? Je veux devenir celle que je suis, je veux être libre et autonome.

 

Et puis... La nuit, une discussion, des réflexions. Je me suis rendue compte que tout ça, c'était peut-être de la colère. Peut-être, encore une fois, que ça appuie où tu ne voudrais pas, et du coup tu réagis : FUIS. Peut-être aussi que le mépris que t'as senti, c'est juste l'image que t'as de toi qu'elle te renvoie. Ton incapacité à profiter de la vie, de la JOIE – quand tout le monde te dit qu'elle n'a que de l'Amour entre ses bras, et que toi tu ne le ressens pas. Bref, haut/bas, haut/bas, je ne savais toujours pas. Mais j'ai décidé de rester. J'ai assisté à une puja – cérémonie sacrée qui débute la journée, à 5h. Les fleurs, les chants, l'encens... C'était le monde révélé, touchée coulée par la Beauté.

J'ai déniché une belle tunique au bazar, commandé ma carte SIM... Tout était parfait, je flottais. Et puis j'ai cherché un SEVA – service que l'on rend à la communauté, environ deux heures par jour, pour le fonctionnement de l'ashram ; il n'est pas obligatoire, pas rémunéré, mais... Plus que fortement conseillé : il fait partie intégrante de la spiritualité. Au guichet, je me suis faite "rembarrée". Bas : Putain mais qu'est-ce que je fous là? Et puis, encore après, une discussion, des réflexions. Je me suis rendue compte que ma blessure de rejet était activée à fond. Peu importe que leurs intentions soient celles que je leur ai prêtées ou non, que mes impressions soient vraies ou pas, : l'important c'est ce que ça me fait, ce que ça m'apprend de moi. Oula, mais ça devient très intime, tout ça... Bref, tout ça pour vous dire : j'ai eu envie de persévérer. Pour m'en sortir. Puis maintenant que je suis là, autant y rester ! L'avion ça me plaît, mais au bout d'un moment... Faut peut-être pas exagérer ! Haha.

 

J'ai décidé ça donc, de m'investir dans ce sens là, et de prendre le temps, aussi. Je me suis ré-organisée : j'avais prévu, dès le lendemain, une formation de yoga sur trois jours. Mais ça, écrire, les papiers, le SEVA, la méditation... J'avais l'impression de tout faire et finalement rien faire, de ne profiter de rien : putain, je viens dans un monastère et je me retrouve débordée ! Ce n'était vraiment pas ce que j'étais venue chercher, pas ça que je voulais. Donc tant pis pour le yoga, tant pis si c'est spécialement une retraite en français : il y en aura d'autres – ou pas -, mais là ça fait trop pour moi.

 

Et puis hauts/bas, hauts/bas, ça a continué – comme le marsupilami, hooba hooba, je saute de lianes en lianes à différentes hauteurs. J'ai effectué mon premier SEVA – découpe de légumes hier matin. Mais c'est davantage un service ponctuel que confié à ceux qui restent dans la durée. Surtout, c'est aux mêmes heures que les classes quotidiennes de Yoga ; donc j'ai voulu changer pour pouvoir, de temps en temps, y aller. Je me suis vue confier le nettoyage de la salle de yoga, justement. Et là, BAS. Ne me demandez pas pourquoi, comment, mais ça a été la panique. Vraiment. Comme si c'était complètement au-dessus de mes capacités, au-dessus de mes forces. Dépoussièrer, passer le balai, la serpillère... Il me semblait impossible de le faire, d'en être responsable, tous les jours. Pourtant j'ai accepté – je m'étais déjà engagée. En même temps, on a discuté avec la responsable. Et il se trouve qu'elle adore les gâteaux au chocolat. Ici ils en font aussi, mais les recettes françaises sont vraiment meilleures... Et qu'elle serait ravie, donc, de me voir passer en pâtisserie... Et moi aussi! Dans les jours qui viennent donc, peut-être... Sababa! HAUT, même si on va éviter de s'emballer de trop.

 

Haut aussi durant la méditation collective (tous les mardis et vendredi) avec Amma. Vers la fin. Des centaines de personnes respirent d'un même souffle, sur le même tempo. J'en suis. Visualisent des fleurs, qui tombent sur le monde pour apporter la paix, qui tombent en chacun des cœurs. J'en suis. Plénitude, communion, harmonie. J'en suis.

Je me dis, à cet instant, que ça vaut toutes les réponses à mes questions. Que, si je ne sais toujours pas comment, je sais pourquoi (ici en particulier, et dans ma vie en général ; le sens de mon existence) : cette sensation là. Paix, Amour, Unité. La ressentir, la faire vibrer, la partager. À chaque instant, avec tous & chacun, ne faire qu'un. Om Namashivaya.

 

Haut bas, haut bas, ça continuera sûrement, de découragement en émerveillement. On verra... Mais on verra plus tard, car là, j'ai un cours de yoga et un SEVA additionnel (tenir un stand sur le marché qui se tient dans le hall pendant la matinée) qui m'attendent!

 

BIP-BIP-BIP : Cours de yoga annulé. BAS. Motherfucker! Et j'ai chaud, faim, envie de me connecter mais le cyber est fermé.. Putain! Mais heureusement... "L'impureté vient de se croire autre chose que ce que nous sommes." OK, alors je suis pure. Toujours pas sainte, yogi, ou même méditante accomplie, mais pure telle que je suis : chroniqueuse colérique/impulsive/bordélique/parfois merdeuse, qui fait de son mieux pour être heureuse – et pour que les autres le soient. J'espère que ça continuera à vous aller, car je compte bien continuer à le rester : je suis pure telle que je suis, c'est Amma qui l'a dit!

 

Lol'Âmarsupilami !

BONUS :

 

Petit aperçu des "cosas muy typica" auxquelles il va falloir que tu t'habitues! (= Guide de survie à l'intention des expats juste débarqués qui n'ont rien préparé – hormis leurs slips & leurs billets)

 

  • Le petit-déj'.

1er vécu, dans l'avion. Heure locale, 9h. Heure du PETIT déjeuner, on est d'accords? (De toute façon, l'hôtesse a confirmé). Le plateau arrive, - et ça tombe bien, je commence à avoir faim. Euh... Une galette lentilles/épinards, un wrap, des haricots sauce tomate... Mais... On a dit petit-déjeuner? Haha. Au moins pour le dépaysement, je suis servie : c'est bien loin de mon tartines-café ;)

Confirmé par la suite : matin, midi, soir... En ce qui concerne les repas gratuits, hormis l'heure, rien ne change. Riz, soupe de riz (Riz+eau de cuisson), "boulettes de riz" (qui est en quelque sorte mixé avant d'être façonné, ça ressemble un peu à un pain de mie... Si on peut dire ça. Je ne sais pas trop à quoi ça ressemble, en fait, mais ce n'est pas mauvais), ragoûts de légumes épicés (et ici épicé, c'est... EPICEEEEEEEE : d'où l'intérêt du riz), parfois chapati, galettes de pois chiches...

NB : Une autre cantine et deux "cafétérias" proposent d'autres plats - payants... Mais si les prix étaient les mêmes en France, je vous garantis, on mangerait plus souvent au restaurant! Exemple : 3 roupies (0,05cts €) les toasts de pain de mie, 15 roupies (25cts) le café, 30 roupies (50cts) la soupe ou la portion de pommes de terre!

 

  • Les sanitaires :

Motifs économiques, écologiques et religieux font le modèle indien... Assez lointain de son cousiin européen. Je partage certaines de leurs convictions, donc a priori, très bien ; mais je n'avais pas pensé à toutes les implications : dans les WC, pas de papier (seulement de l'eau, ce qui requière une certaine technique quand tu fais popo!) ; douche : froide seulement (heureusement, ici il fait chaud : c'est rafraîchissant).

 

  • La religion :

C'est partout, tout le temps. De ce que j'ai pu constater, les gens sont plutôt accueillants, hautement tolérants, donc loin de moi l'idée de mettre leur(s) dieu(x) au banc d'arrêt. MAIS ça dicte tout, tout le temps : chants, habillement, hygiène, alimentation, heures de lever/coucher... ça régit leur vie à chaque instant.

Ex : Prends des chaussures sans lacets, absolument. Ça peut paraître con, mais ici, tu les enlèves à chaque entrée, les remets à chaque sortie... Tu passes ton temps à te déchausser, autant te faciliter la vie! Apporte des vêtements au moins clairs, au mieux blancs : ça symbolise l'éveil, la lumière... (Fais pas comme moi au départ : tout en prune, bleu pétrole, noir... Et après je m'étonne d'être la proie du désespoir! Haha). Deviens VG, arrête de fumer (ça tombe bien, c'est ce que j'avais décidé... Et c'est bien plus facile que ce que je pensais!).

NB : Ceci dit, je suis dans un ashram (l'équivalent d'un monastère)... Encore heureux que ça soit religieux!

 

  • Les prix :

Plutôt une bonne surprise, celle-là, mais quand même, faut que tu sois préparé : au début tu vois les prix, tu te dis "Finalement ce n'est pas donné". Et puis tu réalises que c'est des roupies, tu convertis, et là... WAAAAH : 8 cts les deux bananes, 25 cts le café, 35 cts la tunique (super-affaires au Ramz'Bazar, le dépôt-vente), et 3€ le spray anti-moustiques! Yihaaaa!

NB : Mais faut aussi que tu t'habitues parce que, justement, c'est tellement pas cher que t'achètes en toute insouciance, tout un tas de choses sans grand besoin, sans grande vigilance... Et au final, petite + petite + petite = Grosse dépense!

 

  • L'anglais indien :

Parce que, même si normalement, tu te débrouilles bien (Ok : disons pas trop mal), il y a de fortes chances que là, tu n'y comprennes rien. Cf épisode 14

 

  • La pluie :

C'est comme pour les épices : ici quand il pleut... IL PLEUT. Des seaux. Si t'es dehors, t'as intérêt de te réfugier fissa, et, si t'es dedans, de te préparer à ce que micros, ventilos & ascenseurs se retrouvent KO... Mais c'est OK, ça ne dure que quelques instants. Comme elle est venue, la pluie s'en va, tu ressors de l'abri : en un instant, la vie reprend ! 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 14



Jeudi 14 septembre 2017

Namaste !

 

Cette fois ça y est : Suis bien arrivée. Oman, Kochi, et enfin... Amritapuri !

Je me répète mais tant pis : trop de choses à dire, mais aussi (surtout) trop de choses à faire – voir – découvrir... L'Inde, qui plus est, ne se laisse pas si facilement aborder : elle demande à être apprivoisée. Pour que vous ne mourriez pas d'indigestion, j'ai une solution : épisode 14 = le trajet, les tous premiers "ce que je vois, ce que j'en pense, ce que ça me fait au fond de l'âme", jusqu'à l'arrivée à l'ashram ; épisode 15 = la suite, pardi ! Autrement dit, mes premières actions, impressions; petit aperçu de la vie & ressentis.

 

De Paris à Kochi, RAS, sinon que c'était la grande classe :

x Dans la salle d'embarquement, déjà : vol à destination de Muscat (Mascate, des territoires d'Oman, en langue locale)... J'en connais plus d'un que ça ferait rêver !

x Dans l'avion, ensuite : boissons, repas, collation... un vrai festin, on ne risquait pas de mourir de faim! ; écrans avec infos trajets, musique*, TV ; Tde la place entre les rangées... Et personne à côté = possibilité de s'allonger =D ; à l'arrivée, lever de soleil : idéal pour commencer la journée (je vous l'ai envoyé en pensée, même si je doute que vous ayez été en mesure d'en profiter : à Paris, il était 4h30...) ; et pour couronner le tout, 28° : Parfait !

*Mamaaaan! Y'avait même le CD de Céline Dion! Ça ne pouvait que me mettre dans de bonnes dispositions ;)

 

Donc, confort : médaille d'or ; et en bonus, belles rencontres :

x Ma voisine d'avion... Mais pas seulement : Chloé vient de Dax, et ses parents travaillent... À Mont-de-Marsan! Quand je vous dis que le monde est petit... Elle revient de Nouvelle-Zélande, part en Nouvelle-Zélande puis rejoindra l'Australie : une baroudeuse comme je les admire, qui m'a donné des infos pour partir!

x Une allemande, dans le bus, qui vit en ce moment à Amritapuri. Elle aussi explique, informe, conseille... Je prends tout, merci! Surtout elle a, pour conclure, la petite phrase qui me rassure : "You know, in India, you never know..." (Tu sais, en Inde, tu ne sais jamais...) OKKKK, merci pour l'info! Haha. Je ris, mais au fond je sais qu'elle a raison, et je crois que c'est la plus précieuse des informations.

x Une indo-musulmane, qui appartient à un groupe de soeurs, s'est assise à ma place et ne parle pas un mot d'anglais. J'essaie de lui expliquer... Oula, ça s'annonce compliqué. Et puis, finalement : on ne se comprend pas... Avec les mots, mais on se comprend autrement. Pour l'aider à mettre ses écouteurs, laisser passer, partager la galette... Pas besoin d'avoir un dictionnaire dans la tête, on laisse parler nos coeurs.

 

Bon et maintenant, on redescend. Tiens, tiens, comparé à l'Israël et ses déserts, ça m'a l'air beaucoup plus vert... Puis : atterrissage ok, on descend les escaliers et... CA Y EEEEST ! Je suis arrivée. Lol'Âme in INDIAAAAAAAAAA.

Enfin, tant que je n'ai pas le visa, je ne crie pas tout à fait de joie. Mais j'ai une première bonne impression : dans les couloirs, il fait bon. Oui, la clim' est en fonction... Mais pas en mode glaçon! Voilà donc des gens intelligents! Ravie, je continue ma progression. L'aéroport de Kochi n'est pas très grand, (et bien fléché), je me retrouve rapidement face au guichet. Là... Je commence à déchanter. Je ne comprends rien. P**** mais il parle anglais là? Je fais répéter, j'essaie de déchiffrer... Pas franchement mieux, mais je fais comme je peux.

> Premier constat : je parle anglais... mais pas anglais-indien.

Ni l'école ni l'Israël ne m'avaient préparée à ça. Je préfère vous le dire, parce que franchement en arrivant, c'est un peu flippant.

 

Mais pani pwoblem, chacun y met du sien et tout va bien! Je récupère mon VISA, on m'offre même une carte SIM (que je n'ai pas encore activée) pour m'aider dans mon arrivée! Sababa!

Le chauffeur de taxi est là, on charge la valise et Yalla! Musique super-typique, et une photo d'Amma sur le tableau de bord : direct dans le bain, je suis bien !

D'ailleurs Amma... Je comprends vite pourquoi : la protection n'est pas de trop! Haha. Grosso modo, celui qui klaxonne le premier peut s'engager, les autres n'ont qu'à s'écarter. Tant pis s'il n'est pas sur sa voie : la priorité, ils ne connaissent pas (du moins, par rapport à l'Occident, ils en ont un concept... Différent). On m'avait prévenue, mais j'avoue que j'en reste... Sur le cul! On dépasse rarement les 60 (quand on fait 1km à 90 c'est Youpi!), pourtant j'ai l'impression de faire un rallye. Pour sûr, les garagistes doivent être contents : à ce rythme-là, les klaxons doivent être changés souvent (et les phares, à peu près autant d'ailleurs). Tout aussi sûr : ça apprend à être confiant... Et ma foi, fatigue, intuition ou je ne sais quoi, j'y arrive plutôt facilement! J'en profite pour observer : restos "VG & Non VG" (vous imaginez, en France, une devanture qui préciserait "pas seulement végétarien"? Pas avant la St Glinglin!), rickshaws, scooters à plusieursss (oui sss : le père, la mère, les bambins, parfois ils sont jusqu'à 4 sur le même engin!), défilés (j'arrive juste le jour où ils rendent grâce à Vishna : MEGA FESTIVITÉS!)...

J'observe, j'observe, le temps passe – pas l'air de rien : pour 150km, on a quand même mis 4h. Je suis fatiguée, j'ai les fesses en papier mâché, mais... ça y est! On est arrivés, enfin.

 

Je vous laisse faire le voyage à votre tour. Pour le récit du (début) de séjour... Rendez-vous au prochain !

 

Lol'Âmoitié avec vous

(Si le corps n'y est pas, le coeur, lui, est bien là.)

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) Sacree, message automatique


Mercredi 13 septembre 2017

 

Namaste,

 

Je suis bien arrivée.

 

Je n'ai, pour le moment, qu'un accès très limité a internet (et ...un clavier américain...).

 

Qui plus est, il y tant de choses à dire \ voir \ faire \ découvrir... tant de choses à VIVRE avant de pouvoir les dire.

 

Je reviens vers vous très vite, mais soyez rassurés :

 

je suis là, je vais bien... et un immense merci a tous pour vos messages, qui me portent malgré la distance.

 

Lol'ame dépaysée.

 


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 13


Lundi 11 septembre 2017

Namaste,

 

... Ou presque. Dans le hall de l'aéroport, je me rends compte qu'un long chemin m'attend encore. Géographique, mais pas seulement. Non, s'il suffisait d'avaler les kilomètres, je dirais : "Tranquille! Trains, avions, taxis vont s'en charger!". Mais le chemin en profondeur, celui qui mène à soi, à la sagesse, au cœur... Ha, celui-là, personne d'autre que nous ne s'en chargera. Et, de ce que j'aperçois, il n'est pas tout plat, toujours tout droit. Mais il offre de grandes joies, de superbes panoramas. Alors... Yalla!

 

PS : À compter d'aujourd'hui, merci de ne plus appeler ni envoyer de textos sur mon numéro : vous comme moi nous retrouverions avec une facture à triple zéro. Donc : mails uniquement, svp.

Soyez bien sûrs que je lirai, et, dès que je pourrai, répondrai. Donc, svp : Soyez confiants... Et patients. (D'ailleurs même si vous ne l'êtes pas... ça ne changera pas. Alors... Ne vous énervez pas! :) )

 

Tu lis des livres de développement personnel,

Tu pars vers le pays entre tous spirituel :

Prétentieusement tu te figures

Que sur la connaissance de soi, de la vie,

L'acceptation, la résilience,

La confiance en l'avenir,

Et cetera, et cetera,

T'es loin d'être parmi les pires.

Et puis... Quelque chose que t'avais prévu

Où rien n'se passe comme prévu :

Tu t'énerves, cries, c'est un supplice,

Acceptation mon cul!

T'es pt'être doué pour la théorie,

Mais quand il s'agit d'vécu

Tu vaux pas mieux qu'un novice!

Comme un uppercut, l'expérience

T'envoie au tapis,

- Ou plutôt : Te remet à ta place,

Quand l'ego te dépasse.

 

OK OK, t'as compris, tu redescends

Et jure qu'on ne t'y reprendra pas.

Tu seras celui que tu es,

Ni plus, ni moins, ni pire, ni meilleur,

Juste : celui que tu es dans ton cœur.

OK OK, t'as compris – du moins tu crois,

Mais voilà qu'bientôt, ça te reprend :

Tu t'crois supérieur

(Pas des gens cette fois,

Mais des lois),

Dans le train, t'essaie de frauder...

Et tout part de travers :

Contrôle des billets,

Et 35€ d'amende, svp!

Ça t'apprendra à vouloir jouer

À celle que t'es pas.

C'est pas toi, ces façons de faire,

Et l'Univers se charge de te le rappeler :

À travers ces tracas,

C'est ta culpabilité qu'il te renvoie.

 

Oui, oui, tu sais :

Là, en théorie, tu devrais remercier,

Dieu, la vie ou c'que tu veux

De te guider vers le mieux.

Mais... Faut quand même le temps d'digérer :

Motherfucker, namaste!

Pour autant, tu jettes pas tout aux ordures,

T'oublies pas

Ce que t'a dit cette voix :

Une fois ta colère libérée,

Tu reprendras ton chemin.

En ouverture.

Avec la vie, main dans la main.

 

Parfois, prétentieusement tu te figures

Être "mieux" :

Tu t'prends des claques dans la figure.

Claques qui sont là

Pour te rappeler d'être juste toi :

Alors tombent tous les murs...

 

Ainsi s'achève l'épisode 13. Chiffre des plus adéquats pour accompagner ma voix : chance ou malchance, chacun verra ce qu'il voudra dans ce qui lui arrivera. Coup dur ou opportunité... Et si c'était, surtout, une question de responsabilité?

Je prends la mienne, et je vous crie : Bon vent ! Pour dépasser l'obstacle, j'ai besoin de prendre de l'élan! ;)


Chroniques (presque) spirituelles en Terre (normalement) sacrée, épisode 12


Vendredi 8 septembre 2017

Allô Allô, web chroniqueuse en Terre pluvieuse!
 
Oui, c'est joli le Poitou, mais je n'y ferai quand même pas mon trou. Question météo, c'est pas wahou-wahou!
 
Septembre, à peine
& Tant de froid, déjà :
Effroi !
Octobre, novembre,
Comment pourrais-je tenir jusque là?
Les jours qui raccourcissent,
Les membres
Qui se figent, s'engourdissent...
Non !
Je ne suis pas faite pour cette saison :
Dans le froid,
Mes rêves même s'engourdissent.
 
Heureusement... Moins d'une semaine.
Moins d'une semaine avant que je ne déploie mes ailes,
Que je ne m'envole dans le ciel.
Quelques jours et j'y serai,
Là-bas, sur cette terre d'éternel été.
Sur cette terre spirituelle
Où tout - gens, climat -
Où tout, je crois, me nourrira.
Cette terre qui peut-être (qui sait?)
Me décevra, mais pour l'heure m'appelle de ses bras...
India.
Moi d'une semaine, je suis à toi.
 
Heureusement aussi, même si ici il fait tout gris, il y a des bonnes nouvelles aussi. Des choses qui me nourrissent, me réjouissent - tant le corps que le coeur (d'ailleurs sinon... à quoi bon?).
Légumes du jardin, fruits du marché et pâtisserie : voilà pour le body.
Pour le coeur... Mémé toujours, et sa douceur, mais aussi... Les éditeurs ! Oui oui, vous avez bien lu, et c'est bien au pluriel ! LES éditeurs... Ces deux mots me donnent des ailes ! Et me font oublier les tracas en parallèle : la mission de service civique est finie... Pas forcément les ennuis ! Mais je ne veux pas vous égarer : j'y reviendrai. Donc, en premier lieu, JAMANO-EDITEUR. Fidèle lecteur, qui m'avait déjà fait une place sur son site, et que je remercie à nouveau avec chaleur : cette fois, c'est un blog qu'il a créé ! Toutes mes chroniques y sont regroupées, avec les introductions des mails, les photos... Tout, tout, TOUT, vous saurez tout sur mon projet un peu fou ! 😍 (Suis-je bête ! Vous y êtes sur le blog !!!)
Et puis... Coup de téléphone de Papa : "Allô Lola? Oui, y'a ce mec là, qui est passé, il a une maison d'édition à Morlaas, il a demandé à ce que tu le rappelles" .
... Wahou Wahou, encore deux ailes !!! À ce rythme là, faites attention : j'en aurais tant que j'pourrais plus redescendre du ciel! Haha.
J'ai envoyé un mail, j'attends les nouvelles. Mais... WAHOU, WAHOU, sababa yihaaa et tout le tralala ! Tu t'y attends pas / plus, tu fais ça juste pour le plaisir, parce que t'aimes écrire et qu'tu penses que d'autres aiment lire. D'autres auxquels tu tiens, alors tu fais ton p'tit bout d'chemin, ça coûte rien, c'est plus une histoire de coeur... Et puis... POF, POF! Deux éditeurs ! WAHOU. Avec tout le respect que je vous dois, chers lecteurs (c'est grâce à vous que je fais ça), voir que des professionnels du secteur s'intéressent à moi, à ce que j'écris... C'est inouï. C'est comme de la magie, comme ce à quoi j'aurais pu rêver dans mes plus délirantes nuits... Bref : Merci, je kiffe !
 
Du coup à côté de ça, les détails administratifs... Du pipi de chat! J'ai eu Alexandre au téléphone. Quand il a appris que je ne poursuivrai pas (en Tunisie ni quoi que ce soit), l'idée, pour lui, c'était que je lui fasse une lettre (indiquant mes intentions)... Manquerait plus que ça ! Que mon départ soit considéré comme une démission ! "Non non, vous allez me le faire en premier, ce courrier." Je l'attends donc. Et ce sera une sorte de rupture "à l'amiable" (chacun sa notion de l'amabilité), et je vais m'asseoir sur les indemnités. Mais... Et alors? C'est derrière tout ça, j'ai trouvé une autre voie, MA voie... C'est tout ce qui compte.
Parce que je pense que cette expérience peut servir à d'autres, parce que j'ai eu de la chance mais que je suis consciente que ça ne sera pas forcément le cas de tous, que ça pourrait engendrer beaucoup de souffrances, j'ai quand même entrepris des démarches. Des appels à la DGS...T (un nom trop compliqué), un courrier qui relate les faits pour l'agence du service civique. Pour informer, expliquer, dénoncer. Pas pour me venger, faire payer ou quoi que ce soit. Pour contribuer. À la société dans l'idée que je m'en fais.
Tel le colibri de l'histoire, j'ai fait ma part. Maintenant... Place au grand départ !!!
 
Lol'Âme excitée.
 
PS : Cet après-midi, visite à un ami. Demain, fin des préparatifs, gros plein affectif (Mémééééé). Dimanche, direction Paris. Lundi, avion. Mardi, peut-être pas de connexion. Autrement dit... Ne soyez pas trop pressés pour l'épisode suivant ! Mais soyez rassurés : je poursuis la série ! (Et n'hésitez pas à faire passer l'adresse du blog à tous ceux qui pourraient être intéressés : je n'ai rien contre la notoriété, rien contre l'idée d'être [re]connue pour mes écrits! Hihi 😊)

 


Chroniques (presque) civiques en Terre (normalement) sacrée, épisode 11


Jeudi 7 septembre 2017

Me revoici, me revoilà! 

Salut ! Salut !

 

On change (encore) de titre, mais finalement, on garde le numéro des épisodes : c'est déjà assez compliqué à suivre de la sorte, si en plus je commence à vous embrouiller avec les chiffres... On n'est pas sortis ! Et puis, les protagonistes ne changent pas - à vrai dire, principalement... Moi (Haha!) ; le scénario non plus : une fille, un sac à dos, et... Hue! C'est parti vers l'inconnu!

Ces précisions faites, on peut s'y remettre.


Toujours en direct de Paris, dans une auberge Porte d'Italie. J'avais pourtant trouvé un lit d'ami (d'un ami d'un ami... Ce que le monde est petit quand on voit en chacun un ami!)... Mais j'ai préféré rester ici. Beaucoup de choses à penser / vérifier / organiser, je préfèrais me poser en solitaire. Et puis... Ça fait très peu aventurière, mais, pour tout avouer, la perspective, avec tous mes sacs & valises, du trajet en bus/métro/RER... Pfiou! J'étais épuisée d'avance.

Rq : J'ai conscience que c'est un luxe, un bonheur de privilégié. Je sais que le choix n'est pas à tous offert. Que les fauchés, les "juste à l'équilibre", ne se poseront même pas la question : ils prendront ce qui se présentera, s'il le faut galèreront, mais pour eux dépenser n'est pas une option. Je sais. Je mesure pleinement ma chance, m'emplit de reconnaissance. Aujourd'hui, c'est vrai, c'est un cadeau que je me fais. Aussi un moyen d'honorer ce que la vie m'a donné... Et que demain, d'une autre manière, je lui rendrai.

 

Toujours en direct de Paris, donc... Mais plus pour longtemps. D'ici moins d'une heure, je retrouve mon covoitureur : direction Surgères, chez ma grand-mère!*

 

D'ailleurs... Je le dis ou pas? ... Allez : avant même de la retrouver, j'ai adopté ses manières. Ses trucs, ses astuces, qui rendent la vie meilleure. Exemple : quand tu es en voyage, c'est parfois le bazar dans tes bagages. Tu n'oses pas trop les ouvrir, les défaire – de peur de ne plus pouvoir les refaire. Et le chaud, le froid, la clim', la fatigue... Ta peau se meurt de déshydratation et ta crème est portée disparue – on ne sait où dans les tréfonds. Et c'est là que ta grand-mère vient te sauver : M² = La Minute de Mémé :

Pour les lèvres gercées, les peaux déshydratées, tout autre problème relevant de la même nécessité (hydrater), pas besoin de chercher bien loin. Oublie les gels, lotions, sérums, et autres potions soi-disant magiques qui sont surtout faites pour pomper ton fric : le meilleur des baumes (pour la peau comme pour le coeur d'ailleurs), c'est... Le beurre!

Et voilà comment tu te retrouves, au petit-déjeuner, à finir ta toilette grâce à la mini-tablette... OK, peut-être ai-je eu l'air ridicule à me tartiner, mais après tout... Je m'en fiche : ça a fonctionné!

 

*[Suite à un retard pris dans le montage, il s'agit de re-projeter dans le temps le personnage : en fait, tout ça, c'était hier. Aujourd'hui... Je suis déjà chez ma grand-mère]

 

Bref, voici pour les conseils cosmétiques (profitez-en : venant de moi, il ne risque pas d'en avoir souvent!). Revenons en maintenant à des considérations pratiques : T'es partie en Israël, t'es rentrée... Et après?!

Après, j'ai beaucoup réfléchi. J'ai fouillé sur internet, sondé les méandres de ma tête. J'ai essayé d'écouter mon coeur – trop souvent sur répondeur. J'ai re-fouillé, re-sondé – autrement, ailleurs. J'ai insisté, il a fini par décrocher. Parmi les différentes options (la Tunisie avec CIEUX, l'Amérique latine dans les pas d'une copine, l'Inde et ses ashrams... Non : la maison n'était pas une option.), la "solution" s'est imposée. Namaste.

 

J'ai acheté mon billet, commandé mon visa, réservé le taxi... Et voilà, c'est aussi simple que ça. Je pars lundi! (Oui, ça suffit pour le VISA : en 72h il est là!). À l'aéroport, on m'attendra. Et... Yihaaaa, ce sera reparti pour deux mois. Deux mois d'aventure, de découverte et de rencontres ; deux mois de hauts, de bas, de surprises et de joies ; deux mois de moi, toi, soi, partagés avec vous à travers mon clavier, depuis là-bas... Mais d'ailleurs... Où ça?!

La "Terre Sacrée", Namaste... Vous n'avez pas deviné? Ils sont nombreux, très nombreux, plutôt bronzés, et généralement végé... Ils savent mieux que personne s'assoir en tailleurs et on leur prête la sagesse du coeur... Toujours pas?

... INDIAAAAAAAAAA !

 

Oui, c'est là que l'avion me posera, là que mon coeur m'a guidée. Un billet, une CB, un visa : trois minutes et c'est plié, c'est aussi simple que ça. Du moins, sur le papier ; après... on verra! C'est à peine si j'y crois... Comment tout peut aller vite, comment tout peut changer, comme ça. Comme ça... En une rencontre, je crois. Celles qu'on évite, celles qu'on attire à soi. À la réflexion, je me dis qu'Israël, pour moi, ça devait être ça : Gwendoline. Ses études de psycho, sa soeur anorexique. Des histoires qui se font écho, des coeurs qui s'donnent la réplique & apaisent leur maux. Et puis sa mère, prof de yoga. Qui vit dans l'ashram d'Amma. Amma, la femme qui prend le monde dans ses bras. Plutôt, qui guérit le monde en prenant chacun dans ses bras.

 

... Et c'est là que je vais!!! Même si elle n'y est plus – pour quelques temps, elle a déménagé. Ça va vite, tellement vite que je me suis précipitée, et ... Raté! Mais... Je ne regrette pas. C'est que ça devait être comme ça. Seule pour rencontrer Amma, seule pour me rencontrer, moi. Et puis, quand même... Je l'ai appelé, elle m'a tout expliqué. Ce qu'il faut prendre, ne pas prendre ; comment se passent les repas, en quoi consiste le seva ; ce qu'on peut en attendre et de quoi il faut se méfier.

Et donc me voilà chez Mémé pour "tout" re-préparer! Pour être plus clair... Surtout rendre ma valise plus légère!

> Les jeans, les baskets, les sweats... Oublies! Tout ce qui a l'air "occidental", ça ne sert à rien mais ça se vole très bien! Les repas sont fournis - légumes, gâteaux, riz, chapati, tout ça c'est gratuit ; par contre s'il y a quelque chose dont vraiment tu ne peux pas te passer, prends-en et mets le de côté. CHOCOLAAAAT. Les médicaments? Prends des huiles essentielles et de l'anti-moustique. Le reste, pas besoin : dans l'ashram, c'est safe, tu peux manger et boire l'eau, tu ne vas pas te tordre les boyaux. Etc, etc.

Je vous entends d'ici : Mais l'Inde... Ça craint! Et comment on te joint?! Tentons de faire un point : il y a un café internet, je serai donc joignable régulièrement (ce qui ne veut pas dire instantanément) ; l'Inde est parfois loin de l'image qu'on s'en fait (paix, amour et autres clichés), je sais, mais je vivrai seulement au coeur de l'ashram, en sécurité ; j'aurai un contact sur place pour m'épauler (la mère de Gwendoline, qui ne sera pas loin, bien qu'elle ait déménagé, et reviendra d'ailleurs un mois après) ; pour toutes les autres infos pratiques / logistiques / climatiques / géographiques, c'est ici – Amritapuri (et ailleurs sur le net : tapez Inde, Amma, région du Kerala...).

 

De mon côté... LA PAIX. Plus que jamais, je pars sans savoir ce que je vais trouver. Sans savoir, même, comment je vais chercher. Simplement, je pars parce que c'était évident : pas le choix, tout me crie "Va!". Alors voilà. Je pars poser mes valises ailleurs, pour pauser dans mon coeur.

Alors voilà : tapez Inde, Kerala, Amritapuri et tutti quanti... Et ça ira. Ça suffira. Ce n'est pas que je sois insensible, égoïste, hautaine ou je ne sais quoi ; je sais que la plupart d'entre vous sont inquiets, et ce parce que vous tenez à moi, que vous vous sentez concernés. J'en suis touchée, je vous remercie de vous en préoccuper mais... Pitié, ne m'abreuvez pas de questions : je ne sais pas. Si ce n'est pas trop demandé, épargnez moi aussi vos lamentations : quoi qu'il en soit, je ne changerai pas d'avis. C'est mon choix, ma vie. Peut-être que c'est folie, mais... Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit. Lisez ça comme un roman, oubliez que je suis l'auteur contentez vous de suivre le suspense haletant... Et tout ira pour le meilleur !

Note spéciale : La rédaction espère votre compréhension face à ce nouveau cadrage, qui peut, il est vrai, sembler impersonnel, froid... Voire polaire. Loin de là. Nous vous prions de croire en nos sentiments les meilleurs, les plus sincères. Qui n'ont rien à voir avec ces détails logistiques.

Tout ira pour le meilleur... Vu l'accueil de la Terre Sainte j'aurais pu avoir tendance à me méfier, pourtant j'y crois : en Terre sacrée, tout ira. (Je ne vais quand même peut-être pas ajouter : sababa). Au pire des cas, ça n'ira pas : je râlerai, chouinerai, meuglerai à qui mieux mieux (ce qui me connaissent savent que pour ça aussi, je suis douée)... Et je serai vénérée! (Meeeeeuh si : chez les hindous, la vache, c'est sacré! Haha).

 

Ok, ce n'est pas la meilleure, mais... Haut les coeurs! Souriez, riez, respirez! On ne va pas mourir de rire, et ça c'est rien de le dire... Haut les coeurs! Souriez, riez, respirez!

... J'en profite pour m'éclipser : poste, pharmacie, câlin-à-ma-mémé-chérie... Y'a pas grand chose à faire, mais quand même, y'a à faire! En fait tout ça, c'est comme sur un trampoline : sans trop forcer, tu peux aller haut, très haut dans les airs... Faut juste pousser, une fois. Croire à ses ambitions, donner l'impulsion.

 

Lol'Âmma – paisée. (Lol'Amma, Lol'Âme apaisée..)

 


Chroniques (presque) civiques en Terre (bizarrement) Connue, Episode 10 (ou 2, as you want)



 

Salut ! 

Reporter sans frontières de retour sur ses terres... Pour le moment ! C'est un peu flou, mais rassurez-vous : TOUT VA BIEN ! Je ne suis pas triste, déprimée, je n'ai pas envie de tout laisser tomber... Respirez, souriez : ça va aller !

Lol'Âme Confiante

Photos : Israël …C’est derrière                 L’un des apparts des Volontaires


De nouveau plusieurs milliers d'mètres au-dessus de l'eau - cette fois près de la Turquie, je crois. Balagan ! Je ne pensais pas que ça arriverait si tôt.

Et ça a été toute une affaire, encore : ils voulaient me voir partir, mais pas me laisser sortir ! Sérieusement, je veux bien entendre qu'ils ont été persécutés, mais là c'est complètement barjo : ils sont paranos de la sécurité – et c'est moi qui doit me faire soigner... Je vous le dis : l'état israélien est malade aussi.

J'suis v'nue sur cette terre

En tant qu'volontaire ;

J'ai voulu aider

On m'a dit : "Gage-dé !" ,

Et maintenant qui plus est,

J'deviendrais suspect ?

J'arrive à l'aéroport. Comme tout le monde, je présente mon passeport.

 

" Lola ? - Oui.

 

Léa ? - Oui.

 

Leïla ? Oui.

 

C'est quelle origine, Leïla ?"

Ok, ça s'annonce bien. Karen m'avait prévenue, j'ai quand même du mal à y croire : ils poussent le bouchon vraiment loin. Mais alors vraiment très, très loin. Je feinte : "Je ne sais pas". Et vas-y qu'elle poursuit sur mes parents, et leurs noms, et d'où ils sont, et pourquoi j'ai ce nom là et mes grands-parents qu'est-ce qu'ils font. Et même si je sais, même si "C'est normal, ils interrogent tout le monde" (Karen ne cesse de me le répéter), ça me fait stresser, j'en perds mon anglais. Je ne sais plus dire "ils sont nés", je bafouille, je m'embrouille, j'ai l'air de celle qui cherche à se justifier... Alors que Merde ! Je n’ai rien fait ! Je suis venue, j'ai (presque rien) vu, vous avez vaincu : qu'est-ce que vous voulez de plus ?

Karen prend le relais. En hébreu, forcément ça passe mieux. Enfin... Mieux ne veut pas non plus dire les doigts dans le nez : un interlocuteur, deux, trois, elle réexplique à chaque fois. Pourquoi je suis là, pourquoi je m'en vais et comment on se connaît. Montre sa pièce d'identité. Détaille, précise, sourit. Sourit beaucoup. Elle n'a pas l'air choquée tandis que moi je trouve ça fou. De devoir expliquer que, merci maman, merci papa, mon troisième prénom c'est Leïla juste parce que vous aimiez ce nom-là. D'avoir bataillé des mois pour obtenir un VISA, et que ce soit maintenant la croix et la bannière pour rentrer chez moi. Mis à l'écart, pointés du doigt... Je veux bien, mais après avoir vu ça, je ne peux m'empêcher de soumettre l'idée qu'ils se mettent aussi d'eux-mêmes un peu à l'écart. Je ne dis pas : ils sont coupables, ou, les autres sont coupables ; je dis juste : l'affrontement renforce chacun dans son camp. Quand les frontières sont à ce point des barrières, chacun devient plus méfiant. Moins tolérant, moins patient, plus violent. Je ne dis pas : les uns / les autres sont coupables, je dis: c'est un cercle vicieux, la solution viendra des deux.

Bref – je parle probablement trop de sujets que je connais trop peu. Au final, on me laisse passer et c'est bien le principal. Ça peut en avoir l'air, mais je ne suis pas aigrie, amère : certaines choses me paraissent si insensées que je me mets en colère, mais dans le fond je pars légère. Je ne me noie ni dans la désespérance ni dans le désir de vengeance. J'aurais aimé, c'est évident, qu'il en soit autrement ; mais c'est comme ça et ça me va. Je n'ai pas vu-fait-expérimenté ce à quoi je m'attendais, mais j'ai appris, aussi. Et j'ai fait le plein d’halva au duty-free, alors bien sûr que ça ira, Sababa ! : D

L'escale à Prague, seulement deux heures et demies, descendre, trouver mes bagages, me réenregistrer, passer les contrôles de sécurité.... Laaaaaaaarge ! Je me demande pourquoi je stressais, tout s'est passé comme sur des roulettes (de valise), j'ai même eu le temps de faire une pause goûter. ;)

Puis, atterrissage. Alexandre (je rappelle : responsable de recrutement, de l'association française qui m'a envoyée) vient me chercher avec le psy. Très gentil. Ils comprennent, me soutiennent... Sans jamais, toutefois, reconnaître leur responsabilité. Pour eux le problème, c'est : le kibboutz, l'IVA. Pour moi, c'est tout ça. Eux, le kibboutz, l'IVA. La communication qu'il n'y a pas. La préparation qu'il y aurait dû avoir en amont... Mais non. Bref. Je donne mon avis, je ne "m'écrase" pas... Mais je ne bataille pas non plus. Oui, je veux dire ce qu'il s'est passé, faire reconnaître mes droits, le tort qui m'a été fait ; prévenir, dénoncer, alerter, pour que ça n'arrive pas à d'autres (sans le soutien moral et financier dont j'ai la chance de bénéficier, la situation peut vite devenir dramatique) ; mais... Faire payer, engager une sorte de procès? Ça ne m'intéresse pas. Peut-être, je devrais. Pour l'argent investi, l'énergie dépensée ; pour y avoir cru, avoir été déçue ; pour les autres projets mis de côté... Mais tout ça, c'est du passé. Ce que je veux aujourd'hui, c'est rebondir : quelle page, demain, vais-je écrire ?

Pendant le dîner, chez lui, on parle un peu de tout ça. Les options : trois mois en Tunisie, arrangées dans le cadre de cette mission (mais peut-être, on ne sait pas, ça dépendra...) ; la fin du contrat ; une autre mission (toujours pareil : dans ce cas, il faut clôturer, recommencer, attendre et attendre encore, des réponses et des papiers) ... Et aussi, dans ma tête : l'Amérique? Du wwoofing ? Un ashram ? Tout va vite et lentement à la fois. Je dois organiser le plan B, prendre des décisions, alors qu'hier encore j'étais, dans ma tête, pour un an sur NHE7 ! Les options, questions, solutions, se bousculent ; oui, non, peut-être, les réponses jouent à la bascule.

J'explore... Et lis/écoute/vois, en même temps, tous vos messages de soutien et d'affection. Et qui de me proposer un toit, un contact, ou même une oreille et deux bras... Toda! (=Merci) Cela me touche, sincèrement. Je perçois, au plus profond de moi, la chance que j'ai : être entourée.

Je sais, je vois, je sens, que vous êtes là, tous, vraiment, ça me donne (si besoin était) plus encore l'envie d'avancer.

... Et en même temps, j'ai envie de vous dire ... ça va ! Beaucoup d'entre vous s'inquiètent, s'adresse à moi sur le mode : "Oh ma pauvre chérie...", mais... ça va ! Je suis à Paris, j'ai des économies, des amis et plein d’envies ! J'ai le choix et l'avenir devant moi : ça va ! Sababa.

Forcément, ce n'est pas évident à organiser (vous vous doutez que je n'avais pas anticipé ce que je ferai après, étant donné que c'était censé arriver dans un an... Autant dire une éternité !), mais... Je ne me plains pas. Certains pensent que je dois prendre le temps. D'évaluer les options, repenser ma situation... Certains pensent que "c'est peut-être mieux ainsi", et diraient même pour quelques-uns : "Reviens par ici".

... Non. Je ne vous en veux pas : peut-être que vous avez raison et, quoi qu'il en soit, je sais que ça part d'une bonne intention, mais... Non. C'est ma vie, mon chemin. Je ne sais pas où mes pieds me mèneront demain, mais j'irai. Quoi que vous en pensiez. Aujourd'hui, je suis à Paris. Demain... We will see ! Mais je rebondirai, je le sais. Je ne sais pas quand, ni vers où, mais je vous le dirai. Pour le moment, Don't worry, je suis à Paris et j'écris, je suis à Paris et je VIS :

tout va bien !

Pour en revenir aux faits, après le dîner, Alexandre et le psy m'ont accompagnée à l'auberge qu'ils avaient réservée. Où j'ai plus ou moins bien dormi : non, pas la faute de la literie... Mais j'étais légèrement excitée, comme vous pouvez vous doutez! J'y suis encore. Levée de bonne heure, de bonne humeur, j'ai réendossé ma tenue d'explorateur. Démarches, questions, papiers... Je ne sais pas quoi exactement, mais je sens que je vais trouver !

 

Laissez-moi donc un peu de temps, please, soyez patients, et au prochain épisode... Le trésor à la clé !

Lol'Âme en transition.

 


Chroniques (presque) civiques en Terre (bizarrement) Connue, Episode 9

(ou 1, du coup ? ...)



Salut ! 

Et oui, déjà ! Aléas du montage/tournage/accès WIFI/etc, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. Et parfois il se passe beaucoup BEAUCOUP de choses en très très peu de temps, tout plein de revirements, et on se retrouve avec TOUT CA à raconter, et pas trop le temps, ou pas la possibilité d'envoyer... Et donc on fait deux épisodes super-rapprochés. Mais... IT'S OK, vous avez le temps. Il n'y a pas d'accès limité, le replay, c'est quand vous pouvez, quand vous voulez ! 

Et puis... Je vous avais promis de l'aventure, de la découverte, des rebondissements : sur le coup, vous ne serez pas déçus, je vous le promets ! Même moi, le scénario m'a étonnée ! Haha !

Yalla ! 

 

Photos : L'arbre à sucettes – Le repas


Hi, guys !

 

L'épisode 8, c'était les plans. Maintenant le plan, c'est plutôt... Roissy. Et oui, l'Enfer parfois, c'est vraiment proche du paradis... Tant pis. Et tant mieux, aussi : parfois, il suffit d'un choix. Pour passer d'un côté, ou de l'autre. Pour se ruiner, se sauver. Il suffit d'un choix.

 

Laissez-moi vous expliquer. Où est-ce que j'en étais ? Fin de matinée, probablement. Le repas, je crois... Laissez-moi vérifier... Oui, c'est ça. Donc, le repas (Dieu merci, y'avait de la pita et du chocolat ! Fallait bien ça pour affronter ce qui allait arriver !). Je me prépare à partir, quand Amir vient me dire... De ne pas bouger : à 15h, la personne va venir nous expliquer. Je me fais préciser : pour les deux, pour les petits ET les vieux? Non... Mais fausse joie : je dois quand même rester là. "Peut-être que..." Peut-être que quoi, je ne sais pas, mais Restons zen, je sens que plus je reste crispée, plus j'attire à moi tout ce qui est susceptible de me crisper. So, Lola, Keep Cool, ceci est un exercice. Lâche...

 

Ok. Je commence juste à me dire : "Je pourrais lire", quand je vois Hannah. Une femme de l'IVA, celle qui m'avait annoncé, pour l'assurance complémentaire. Oula, ça pue ça...

 

Tout sourire, elle vient vers nous, comment ça va et blablabla, je suis contente, mais... Un peu méfiante, quand même. Pas d'elle spécialement, elle est sababa, vraiment, mais du contexte, des nouvelles qu'elle apporte avec elle.

 

"Allons discuter". Et c'est là que ça se corse. Amir, dès qu'il m'a vu, leur a dit : Non. Elle ne peut pas rester, on ne prend pas la responsabilité. Il a appelé l'IVA – et voilà pourquoi elle est là. Pourquoi elle me dit que je dois rentrer chez moi. Aujourd'hui. Pourquoi le kibboutz, Israël, tout ça, pour moi c'est fini. Voilà pourquoi tout vole en éclats. Peut-être que... Peut-être fous-toi de moi ! Voilà pourquoi je devais rester là ! Elles étaient – Karen et Hannah, probablement déjà en route, et tu savais puisque tu les as appelées ! Ça aurait été trop demander, un peu d’honnêteté ? Tu ne prends pas la responsabilité, et tu ne peux même pas assumer – de ne pas vouloir la prendre ? C'est ça, les valeurs d'un kibboutz ; c'est ça, pour toi, le respect ?

 

Oui, je suis énervée. Triste, choquée. Je crois que ça se comprend. Tout ce qu'on avait décidé, ce que j'avais concédé... Tout vole en éclat, d'un coup, comme ça. Il me voit et, Pof ! plus rien. Du jour au lendemain. Même, d'un instant à l'autre. Mais de quel droit ?

 

Oui, je suis énervée. Et en même temps... Je n'en veux pas, pas à Hannah, pas tellement non plus à l'IVA. Étrangement, je ne me sens pas tellement abattue. Je me sens, au contraire, plus forte, plus déterminée que jamais. Je sais, je sens que je repartirai. Où, je ne sais pas – qui peut dire, après ça, ce que demain sera (?) mais je sais que je peux. Même loin, même seule. Je sais que je VEUX. Dépasser mes peurs pour suivre mon cœur. Devenir celle que je suis. Merci.

 

Je vous passe les détails pour tout organiser. Le billet que l'assurance ne veut pas prendre en charge, parce que c'était "prévisible" – et non accidentel. L'appel du chargé de recrutement français, avec son acolyte israélienne – Marie Pasquier, en qui j'ai nettement plus confiance. L'insistance dont j'ai dû faire preuve. Vous voulez que je rentre ? C'est VOTRE responsabilité, de mon côté j'ai tout fait, tous les papiers, les certificats, les assurances, et tout ce que vous m'avez demandé ; vous saviez, c'est VOTRE responsabilité, donc VOUS allez payer. Plus forte que jamais, je n'ai pas lâché. Même quand le psy (si si, ils ont fait appel à un psy ! Pour "m'expliquer", le décalage culturel ou je ne sais quoi, pour que je ne le prenne pas contre moi... Mais je ne le prends pas contre moi, arrête de me prendre pour un neuneu et d'utiliser ce ton mielleux ! C'est juste une question de principe, de respect : ce n'est pas à moi de payer.). Et j'ai "gagné". Du moins, j'ai obtenu ce que (me semble-t-il) dans ce cas-là je méritais au minimum.

 

Donc : Karen, une autre des responsables de l'IVA, m'accueille chez elle pour la soirée. Je prends l'avion fin de matinée, direction Prague, escale, second vol j'atterris à Roissy. Le responsable vient me chercher, une auberge de jeunesse est réservée. On a quelques jours pour discuter : que peuvent-ils me proposer, que puis-je leur apporter ? J'ai été honnête : ce n'est pas pour de l'administratif que j'ai postulé, pas pour les nuages et le froid. Les bureaux en Corrèze, ou quoi que ce soit dans ce genre-là, non merci ce sera sans moi. Alors quoi ? Je ne sais pas. On verra !!! On n'en est pas là. Un jour après l'autre.

 

Pour ce qui est d'aujourd'hui... Ça finit plutôt Yoli. Je découvre un autre kibboutz, dans lequel vit Karen, qui m'apparaît beaucoup plus convivial, beaucoup plus chaleureux... Beaucoup plus à l'image de ce que j'imaginais. Ela, sa fille, est adorable, so cute ! Le repas que l'on partage avec ses amis est délicieux. Sababa. Demain je serai à Paris, après-demain je ne sais pas mais aujourd'hui je suis là, et tout est bien. Sababa.

 

Voilà, il faut le savoir, ça peut arriver, aussi. Ça fait partie de la vie... Mais ça n'arrête pas la série !!!

 

Je poursuis. En terre... Inconnue, probablement ! En tout cas inconnue pour le moment ! Tant que vous continuerez de me lire, rien ne m'empêchera d’écrire !

Lol'Âme Phénix.

 


Chroniques (presque) civiques en Terre (normalement) Sainte, Episode 8



Salut, 

En direct d'un kibboutz tout proche de Tel Aviv (les locaux de montage ont temporairement déménagé, bientôt vous comprendrez pourquoi), je vous envoie l'épisode tourné hier dans la matinée.

Pas tout frais, tout frais, mais quand on pense au temps que mettrez le courrier...

Le mail, à côté, c'est Sababa !

Lol'Âme dévouée à ses lecteurs (oui : vous !)

 

Photo : une vie de (pa)chat....


Shalom !

Encore un jour, encore un épisode. Probablement moins instructif, plus émotif : AAAAAAH. Je pense que c'est universel, compréhensible dans à peu près toutes les langues. Contrairement, par exemple, à la notion du temps. J'ai fait des efforts, vraiment, je m'étais préparée, j'ai essayé – médité, fait du yoga, respiré... Mais là je vais craquer !

Ce matin, 1er jour du travail... En théorie. Comme convenu, on se présente tous les quatre devant Amir (le responsable des volontaires, à l'intérieur du kibboutz) à 10h. Il commence par une photocopie de nos passeports. Puis annonce qu'il va nous faire visiter le kibboutz. Demande quand même avant, parce qu'il n'a pas l'air non plus hyper pressé (il peut quand même pas être pire qu'un antillais... Si ?) : "Vous avez des questions ?" Ben... ON COMMENCE QUAND ?! Tu ne crois pas qu'on l'a déjà fait, le tour, pendant deux jours qu'on avait rien d'autre à faire qu'on était ici sans bouger ? Tu ne crois pas qu'on ait fait preuve d'un peu de curiosité ?! Mais... Je me tais. Respire Lola, Respire. Apparemment, ce n'est pas exactement le type de questions auxquelles il pense, donc : Suis-le, tu verras après. OK. Ça ira, Sababa (je vous préviens, je vais beaucoup BEAUCOUP répéter : j'essaie de m'auto-persuader).

Donc, on refait le tour de tout ce qu'on a déjà vu et que je vous ai déjà expliqué, mais It's OK, je reste calme. J'en apprends quand même : le guichet de Poste, la KUPA – le guichet auquel on recharge nos cartes. Dans lequel on devra se rendre, en fin d'après-midi, pour activer et créditer les nôtres (Pourquoi ne le fait-on pas maintenant ? Mystère, mystère... À ce stade, j'essaie de ne pas trop chercher, je pourrais très vite paniquer/m'énerver/crier/pleurer...).

Que je vous explique : au sein du kibboutz, on ne voit pas d'argent. Blé, cash, flouze... No way. Chacun possède une petite carte magnétique, qu'il recharge à la fameuse KUPA, et dont il se sert pour payer au supermarché, à la clinique, à la cafétéria... Lorsqu'on est arrivés, le bureau était fermé. Donc : carte désactivée, pas d'argent... Depuis 3 jours ici, on vit tout à crédit ! Les caissières ont noté ce qu'on a pris. Comme on nous avait dit de le faire. Et pourtant, l'autre responsable des volontaires est venue nous voir ce matin : ça n'a pas eu l'air de lui plaire... Mais passons, ce soir tout ça sera du passé !

 

Petite remarque, soit dit en passant : chacun recharge sa carte à la KUPA, avec son argent, qui provient de son compte, puis s'en sert pour payer ses achats, comme d'une carte bleue (ou Mastercard, ou VISA... Ce que vous voulez, la question n'est pas là !). Donc... Qu'est-ce que ça change ?! Là aussi, je me pose la question. Peut-être un reste des fonctionnements du passé, quand les moyens comme les produits étaient mutualisés ? À creuser...

On passe ensuite devant la kindergardeen, la crèche, et c'est là qu'il nous explique que la personne que l'on devait rencontrer, chargée de nous expliquer nos missions, nos horaires, etc... N'est pas là ! En déplacement, on la verra "peut-être plus tard, ou demain". AAAAAAAAAAH. C'est là que j'ai failli craquer. Enfin, pas exactement d'ailleurs. J'ai eu l'espoir égoïste que ça ne concerne qu'Andrès, Julie et Gwen et j'ai demandé : "Et pour moi ?". Mal m'en a pris...

 

"We'll see, we're coming slowly, slowly..." On verra. On va y aller doucement, doucement.

 

... Comme si je n'avais pas remarqué !

Sérieusement, j'ai lu, écrit, je me suis reposée ; avec Gwen, on a entamé le Nouveau look pour une nouvelle vie de l'appartement : ménage, fleurs, idées d'aménagement, mise en place d'une poubelle de recyclage, d'un pot pour la collecte des déchets à composter... ; un autre volontaire nous a appris quelques mots d'hébreu (ex : Ratoul, le chat. Comment ça, ce n'est pas le mot le plus utile ?!) ; ce matin, j'ai même eu le temps de m'épiler (!). Alors maintenant.... JE VEUX BOSSER !!!

Bien sûr, je peux me dire : cet été, je n'ai pas eu le temps de souffler/bronzer/bouquiner, c'est le moment de me rattraper. Bien sûr ça a ses bons côtés. Mais... C'est une chose à laquelle il faut se préparer, vraiment. Si on n'est pas de ce tempérament, ça peut être violent.

Mais... Soyez rassurés, je ne vais pas craquer ! Je ne suis quand même pas venue jusqu'ici pour pleurnicher. Donc... Je me ressaisis, et sors ma boîte à outils-un-peu-bizarres-mais-qui-fonctionnent-bien (méditation, auto-affirmation, remise en question, reformulation...) : au sein du cadre que l'on m'a donné, quelles sont mes possibilités ? Et là, je réalise que cet après-midi, je peux aller à Yokneam, régler le "souci" de la téléphonie. YOLI !

 

Et là, je réalise qu'il est plus de midi, et que le bus passe à 13h. So... Ciao !

 

Lol'Âme en mouvement

PS : Poème de participation au concours organisé par "La lettre des Poètes".

 

Jewish, Je wish*...

 

Aujourd'hui, je m'envole pour Israël.

 

La Terre Promise, la Terre Sainte...

 

Non que je croie aux pouvoirs magiques,

 

Je sais bien que ça n'réglera pas tous mes soucis,

 

Qu'ça n'effacera pas mon passé ;

 

Je n'reviendrai pas enceinte

 

Du messie, comme Marie,

 

Sans avoir couché ;

 

Non, je n'm'envole pas pour les légendes,

 

Je n'fais pas confiance aux oracles

 

Et je n'attends pas un miracle :

 

J'pars juste en service civique.

 

J'ouvre, une fois de plus, mon horizon,

 

J'pars explorer d'autres options.

 

D'autres visages, d'autres contrées,

 

Je pars sans savoir que chercher

 

Mais certaine de le trouver :

 

La rencontre, l'accueil, le don,

 

J'sais qu'ça me rendra plus grande.

 

J'reviendrai pt'être pas transformée

 

Du tout au tout, éveillée

 

Façon Bouddha,

 

Mais au fond de moi,

 

C'est certain, quelque chose aura bougé.

 

La métamorphose, c'est aussi ça.

 

Pas que des grands coups d'éclat,

 

Parfois ça se fait sans bruit, tout bas,

 

Personne ne l'a vu et puis...

 

Pof ! C'est là.

 

Aller.

 

Vers l'autre, vers ailleurs.

 

Ouvrir ses bras, ouvrir son cœur,

 

Sa carapace laisser tomber :

 

C'est ça la magie,

 

Ça qui nous grandit.

 

Aller.

 

Vers l'autre, vers ailleurs.

 

Ouvrir ses bras, ouvrir son coeur :

 

C'est ce qui nous crée et nous recrée,

 

Sans cesse, toute la vie.

 

L'Amour, de tout – soi y compris,

 

C'est ça le messie.

 

* To wish = souhaiter, en anglais


Chroniques (presque) civiques en Terre (normalement) Sainte, Episode 7




 

 Shalom ! 

 

Samedi, toujours Shabbat : j'ai toujours le temps, et (a priori) vous aussi. Donc : on poursuit ! 

(Et, si vous n'avez pas le temps, pas d'inquiétude, pas de souci : l'épisode vous attendra !). 

 

Bises

 

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Shalom !

Maintenant que j'ai exploré – hier soir sur la toile et ce matin, à pied, avant le petit déjeuner -, je peux vous en dire un peu plus. Où, comment, pourquoi, qu'est-ce qu'il y a, qui il y a, et comment s'organise tout ça. On ne s'emballe pas SVP : c'est mon deuxième jour ici, je suis loin de tout savoir. Mais... J'y vois un peu plus clair dans mon noir, je vais essayer de vous éclairer.

 

Puisqu'ils sont paranos des papiers, faisons, pour commencer, une sorte de carte d'identité :

NAME : Ein Hashofet

NICKNAME : NHE7

Population : ≈ 420 ; 50-60 volunteers.

 

... On va s'arrêter là pour le moment. Premièrement, parce je ne sais pas dire : superficie, densité de population, et tutti quanti en anglais. Deuxièmement, parce que sur ces points, je ne me suis pas renseignée. Troisièmement (et principalement) ... Parce que ce n'est pas très intéressant !

Vous préfèrerez sûrement savoir de quoi ça a l'air. Je suis sûre que vous êtes impatients. Comme moi avant, chacun imagine, probablement, et chacun quelque chose de différent. C'est toujours comme ça : lorsqu'on ne connaît pas, on imagine. On projette ce que l'on espère, ce que l'on craint, ce que l'on croit. Dans tous les cas, et même si on essaie, on ne peut pas s'empêcher : il faut bien qu'on ait quelque chose à mettre derrière le mot.

 

Donc (fin de la digression "psycho-philosophique"), certains de vous visualisent peut-être un cercle de tentes au milieu du désert. D'autres, des huttes en paille et bouse de vache au milieu d'une grande plaine. D'autres encore, des tipis dispersés dans les vergers. D'autres encore, peut-être, de grands dortoirs, de grandes salles à manger, où on vit tous collés-serrés en discutant paix et espoir.

Et bien... Non. Ça, c'était peut-être au début, peut-être seulement dans les histoires (vous savez, comme dans ce truc rempli de miracles là... comment ça s'appelle déjà... Ah oui : la bible !). Aujourd'hui, Ein Hashofet, c'est comme un village. Les maisons sont en dur, les routes goudronnées, il y a l'eau et l'électricité. Et encore : bien des villages lui envieraient les infrastructures, la quantité des services proposés (je ne peux à ce stade me prononcer sur la qualité). Crèche, école, maison de retraite, cafétéria, salle wifi, jardinerie, supérette, atelier d'art, pub, salle de sport, laverie, "banque"... Il y a même une clinique, une piscine, un zoo et deux usines ! D'après ce que j'ai compris, une qui fabrique des écrous, l'autre des composants électriques – ou électroniques, je ne suis pas sûre. Hmm... Bien loin de la vision que j'en avais, bien loin aussi de ce que les kibbutz étaient à l'origine, des communautés organisées autour de l'activité agricole. Bon, il y a quand même des vaches. Tout un "cheptel" (Youhou, je suis ravie !). Mais je doute que ce soit leur lait qu'on boive... Et des coqs. Pas vus... Mais entendus : chaque matin ils nous font salut, Cocorico ! Tant qu'on est dans les animaux, beaucoup de chats et de chiens, aussi. Pas vraiment domestiqués (toujours d'après ce que j'ai compris), plutôt du genre nourris aux déchets. Il faut dire qu'ici, les poubelles sont foisonnantes !

 

Non, rassurez-vous, je ne suis pas allée jusqu'à fouiller, mais... Dans des cartons, sur les murets, bref, sur tous les à-côtés, j'ai déniché de sacrés objets !

Sacrément utiles pour démarrer !

Exemple : Sous notre "porche", nous sommes cinq filles (même six depuis quelques minutes, la chinoise vient d'arriver). Et nous avions deux assiettes. OK... On se disait : "Il faudra en acheter". Mais en fait... Il n'y a qu'à demander ! Regarder autour de soi, se baisser, ramasser, laver... Et voilà : un service tout neuf, un ! Le jour d'après : tiens, un classeur. Nickel pour nos cours d’hébreu !

Pour ceux qui me connaissent depuis quelques temps, vous vous souviendrez : cet été, je recyclais (en compotes, salades, smoothies), tous les fruits et légumes qui allaient se perdre à l'épicerie. Ici, à peine arrivée, je compose mon mobilier de tout ce qui va être jeté. ... "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme"... Appelez-moi Lavoisier ! Ou Miss Mille Vies, ça me plairait bien aussi...

 

Pour finir sur les déchets, contrairement à l'alimentation, le rêve n'a pas totalement éclaté. Il y a des conteneurs pour le tri, compost compris. Mais je n'ai pas l'impression qu'il soit réellement effectué. En tout cas, chez les volontaires comme à la cafétéria, c'est tout dans le même bac, et Yalla ! Zéro déchet, ici, ça va être un sacré défi, je vous le dis !

Sur ce point, donc, demie-désillusion... Préparez-vous. Quand vous partez, vous ne savez pas. Vous imaginez, vous croyez, parfois vous lisez/regardez/parlez, bref préparez (sûrement mieux que moi) votre "voyage", histoire de savoir où vous poserez les pieds... Mais vous ne savez jamais. Jamais vraiment avant d'y être, avant de voir/sentir/toucher/goûter... Avant de le vivre, vous ne savez pas. On vous a dit, vous avez cru... Préparez-vous, sur certaines choses, à être déçu, si vous ne voulez pas que le désespoir, l'angoisse, le doute vous bouffent tout cru.

 

Voilà voilà, pour ce qui est du kibboutz en lui-même, je crois qu'on a fait le tour... Parlons maintenant de l'extérieur. Des CONTACTS, des liaisons avec l'extérieur. Le jour de mon arrivée, c'est ce qui m'a fait le plus peur. Oui, je reconnais, ça m'a carrément fait flipper : Y'a des gens qui bossent ailleurs ? C'est quoi la ville la plus proche ? Et les bus, ils passent quand ? Ils vont où ? HAAAA, mais comment on sort de là ?! Mamaaaaaan... !

OK, on se calme Lola, on respire. Volontaire ne veut pas dire prisonnière. Ton contrat, c'est 35h, ça laisse du temps pour autre chose que le labeur. Et puis... T'es pas au milieu du désert, y'a des lignes régulières. Ok, le samedi, t'oublies, mais à part ça... Sababa ! La ville la plus proche, c'est Yokneam, y'a des bus tous les jours – et même plusieurs fois par jour. De là, Haïfa, Nazareth, Tel Aviv, Tibériade, Jérusalem : tout Israël s'ouvre à toi. YIHAAA !

 

Deux à trois heures maximum de transports pour les villes les plus éloignées, parfait ! Exceptées celles en Jordanie, Cisjordanie, de l'autre côté de la ligne verte... Il faut qu'on se renseigne mieux, Google Maps ne connaît pas – bien sûr, les territoires si, mais pas les itinéraires : même lui sait qu'ici, c'est tendu, les frontières ! Deux à trois heures donc, autant dire presque rien, quand on sait d'où on vient. Et des déserts, des lacs, des montagnes, des villes : de visites en randonnées, on va vraiment se régaler ! ... Dès qu'on aura nos emplois du temps, évidemment. On verra ! Allez, allez, demain on en saura plus, on pourra regarder les bus.

Pani pwoblem, heureusement que la Guadeloupe m'a entraînée –dans un univers dans lequel j'étais un peu moins pommée (les panneaux là-bas, c'est en français, pas en langage codé), dans lequel je bénéficiais, aussi, de plus d'autonomie (travail, logement, j'avais choisi, et pour bouger : la voiture, et c'est parti !).

 

Tout ça pour dire, encore une fois : préparez-vous. À ne pas savoir. À être patient, parfois un peu "dépendant". Des informations qu'on vous donnera – ou pas. Chaque pays, chaque culture a sa propre vision de ce qui est important (ou pas), sa propre notion du temps. Ici, comme aux Antilles, manifestement la devise c'est "Tranquille...". En soi, c'est OK, ce n'est pas très compliqué de s'adapter (même si de base t'es plutôt du genre stressé-angoissé-je-veux-tout-planifier, je te promets, ça se fait !) ... Faut juste être préparé. (Raison pour laquelle je te préviens, cher ami ! Oui oui, toi qui me lis, t'es peut-être un futur volontaire – seulement tu l'ignores encore ;)

Pour résumer : Pas de barbelés, de murs d'enceinte. Des transports réguliers, divers, peu chers. Nazareth à 30', Tel Aviv (pour la fête) et Jérusalem (pour l'histoire, la politique, la prière & tout le reste), à plus ou moins 2h30... Pas de barbelés, de murs d'enceinte. Moins de trois heures pour se rendre dans la ville trois fois sainte. ... Mais pourquoi j'ai paniqué ? Cette année, ça sent le miracle à plein nez !!! Sababa ! (Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas utilisé...).

 

So... Présentation du kibboutz : OK. Situation géographique et connexions : OK.

Je voulais aussi vous parler des gens.

 

Des résidents, super accueillants, qui t'aident au supermarché quand ils voient que tu galères à déchiffrer :

"Attends, t'es sûre que c'est du café ça ? ...

 

- Do you need help, girls ? Vous avez besoin d'aide, mesdemoiselles ?

 

- Yes, please. I'm wondering if it is coffee or chicory ? Oui, svp. Je me demandais si c'était du café ou de la chicorée... (Et oui, je me débrouille tant bien que mal en anglais !)

 

- Blablabla Blablabla" (C'est pareil en français et en anglais ! Haha)

 

J'abrège : c'est le moment où il donne les infos, et vous vous fichez bien de savoir si c'est du café, de la chicorée, de l'orge maltée ou de l'endive grillée. L'important... C'est qu'il finit par un mot en français. Il nous a entendus et il essaie, avec ses souvenirs, juste pour nous faire plaisir. Yoli !

Idem au rayon fruits et légumes, à la caisse, au bord de la piscine... Au top ! Je me sens vraiment accueillie.

 

Gwen m'a dit que quelques-uns, en revanche, nous regardaient de travers... Ah... Je dois avoir un filtre anti-négatif sur les paupières, je n'ai rien vu !

 

De manière générale, je trouve (et c'est aussi ce qu'on nous a dit durant le séminaire), qu'on est plutôt bien perçus. Les gens apprécient ce qu'on fait, ils ont envie de nous aider.

Mais... Je ne suis pas sûre que ce soit le cas pour tous les volontaires. En fait, il y a plusieurs programmes : service civique, KPC, Ulpah... Tous ne se mélangent pas. (Entre eux, plus ou moins, mais pas avec les résidents). Bref. Je voulais vous en parler, mais... Trop d'infos, je vais vous noyer. Et puis on a le temps : je suis là pour un an !

 

Donc, installation – connexions, c'est OK. Étude de la population, ce sera pour une prochaine fois ! Pour une prochaine fois aussi, petit topo : À propos de colocation. Aaah, et j'allais oublier aussi, À propos d'alimentation. Avec Gwen et Julie, on effectue des expériences culinaires, je voulais vous livrer nos conclusions... Mais tout compte fait, l'attente vous sera bénéfique : étant donné qu'on s'améliore au fur et à mesure des essais, nos recettes à venir raviront plus vos palais (que celles qu'aujourd'hui j'aurais pu vous donner). Donc, soyez patients : Plus c'est long, plus c'est bon !

Sur ces promesses s'achève l'épisode 7. Qui tient plus, c'est vrai, du documentaire que de la série comique du soir. J'espère donc que vous ne l'aurez pas trouvé trop rasoir. Mais rassurez-vous : aucun devoir à la clé ! So... Pour le 8, vous reviendrez ? -

 


Chroniques (presque) civiques en Terre (normalement) Sainte, Episode 6



 

Photos : Julie (à droite) et Gwen (à gauche, forcément !) dans le bus – Le quartier des volontaires – La chambre – Regardez qui est arrivé jusqu’ici ?! La mascotte !

 

 

 

(Spéciale cace-dédi à ma Mémé Lulu chérie !)

 

 

 

Shalom !

 

Deux épisodes dans la même journée ?! Oulala, que passa ? Ahah... Qui lira verra !

 

Lol'Âme Taquine. 

 


 

Après deux heures de bus, à déposer les uns les autres aux quatre coins de Haïfa (qui est beaucoup plus étendu que je ne pensais), nous y voilà. Julie, Gwendoline, Andrès & Lola, à la conquête de   NHE7 !

 

 

 

Commençons par les présentations :

 

 

 

- Andrès, 25 ans, espagnol, journaliste, actuellement en service civique européen à Bordeaux

 

 

 

- Julie, 21 ans, BTS éco-socio-solidaire, végétarienne

 

 

 

- Gwendoline, 23 ans, études de psychomotricité, végétarienne aussi (!), pratique le yoga

 

 

 

Toutes deux intéressées par les spiritualités, les médecines alternatives, sensibles aux démarches bio, zéro déchet... Et tout ce qui touche à l'humain, dans le sens auquel je l'entends. Centres d'intérêt communs, mêmes convictions et aspirations semblables... Elle va être cool, la colocation !

 

 

 

Voilà ce qu'on se disait dans le bus. Mais revenons au kibboutz. Je ne sais pas exactement à quoi je m’attendais... mais pas vraiment à ça. On est relativement éloignés – des villes, grandes routes, etc., jusque-là, ça correspond à ce que j'avais imaginé. Mais pour le reste... Pas tout à fait. Amir, responsable de l'ensemble des volontaires, nous "accueille". Encore une fois, l'accueil est... Plutôt austère : "Ici, le week-end, c'est désert. Préparez-vous." Ambiance...

 

 

 

Puis : "Si ça ne tenait qu'à moi, il n'y aurait pas d'alcool" – au final, on a le droit de boire une bière, mais gare à nous si on est saouls ! "Nettoyez. Venez ici demander les produits, on fournit tout, c'est gratuit, mais nettoyez." ; "À propos du comportement... À propos du bruit..." & Ceci, et cela, etc, etc. Plutôt paternaliste, et "enfermant" : pour les horaires des bus, pour les courses, pour se procurer une carte téléphonique... Si on ne demande pas, on ne sait toujours pas ! Et pour le boulot ? ... On verra ! Ben tiens, ça faisait longtemps !

 

 

 

À la fin de l'entretien, j'ai limite envie de pleurer, mais je me dis : Allez ! T'es pas arrivée jusque-là pour baisser les bras : Yalla ! On se partage le logement : Gwen toute seule dans une chambre (pour le moment : une chinoise arrive demain), Julie et moi dans une autre, la troisième étant occupée par deux colombiennes. On gagne nos pénates : WAOUH, mais c'est super grand ! Trois lits, deux bureaux, plein d'espace... On n'a qu'à se mettre au bout, et on peut faire un canapé ! Yoli ! (= Super, pour votre mémoire). À côté de ça, une kitchenette (micro-ondes, toaster, minifour), une salle de bains, deux WC (luxe !). La pièce à vivre en revanche... C'est une petite terrasse. Squattée par tous les volontaires alentour, probablement parce que c'est la première du coin des volontaires, et qu'elle est juste en face du bureau des responsables. Bon... Il fait beau = on peut vivre dehors, et quand bien même il pleuvrait ou ferait froid, les chambres sont grandes : ça ira, sababa !

 

 

 

Et puis, comme je viens de le dire : "tous les volontaires alentour"... Ça veut dire qu'il y en a plein, tout autour. 50 ou 60, qui viennent de tout autour de la planète : américains, colombiens, péruviens, russes, sud-coréens... Yihaaa ! La terrasse devient patio, toute pleine de latinos, españolo facilo me regalo ! On rencontre même, à la piscine, un français d'une quarantaine d'années, installé ici avec sa femme et ses enfants... Un français qui connaît Pau, et même Morlaas (la petite ville la plus proche du village où Papa a son resto) ... Comme quoi, le monde est vraiment tout petit !

 

 

 

Voilà pour la partie cool : On va rencontrer échanger, partager, ça va s'mêler, s'toucher, s'entrechoquer : en un mot ça va swinguer !

 

 

 

Pour ce à quoi je ne m'attendais pas, et qui me plaît moins : entre autres, la dinning room. Qui ressemble, de près comme de loin, à une cafétéria. Avec des pâtes et de la pizza : Euuuh, ça ne m'a pas l'air très bio et local, tout ça. Idem au supermarché : produits transformés, importés, suremballés. OK.... Je me rêvais les légumes frais, les fruits cueillis dans le verger : sur ce point, c'est raté ! Sur le plan alimentaire, l'utopie est à terre.

 

 

 

Disons qu'il en reste plein. Parmi ceux auxquels je tiens, l'humain. J'espère que de ce côté-là, ça ira. Entre volontaires, ça a l'air plutôt bien parti ! Au travail... On verra dimanche. Oui oui, vous avez bien lu : dimanche. Parce qu'ici, le week-end c'est vendredi-samedi. Et c'est sacré : la "cantine" ferme, l'épicerie ferme, les bus ne roulent pas... Entre 14h le vendredi et 18h le samedi, le monde s’arrête ! Ça peut rapidement mener à la paranoïa : Pour manger, y'a tout ce qu'il faut ? Si t'y vas, t'auras le temps d'faire des affaires avant le dernier bus/train/etc ? ... Non, vraiment, avec shabbat, on ne rigole pas ! Pour nous, pas d'inquiétude : on a rempli les placards, le frigo, on est resté sur NHE7. On a posé le cul sur une chaise, les pieds dans l'eau, et... Sababa ! (Oui, je le répète souvent, mais S'il vous plaît, = Bevakasha, c'est beaucoup plus dur à mémoriser... et à caser ! Alors, excusez-moi, mais sababa, ce sera le mot de Lola !). Grâce à tout ça, j'ai aussi beaucoup plus de temps. D'ailleurs.... C'est très bizarre tout ça pour moi... Du temps... Waaaa ! J'en reviens donc aux fondamentaux : lecture – écriture à gogo ! Bizarre... Mais pas si mal, au final !

 

 

 

19h10, le soleil entame sa descente sur NHE7. L'air est doux, les oiseaux chantent, les latinos-russes-other people from everywhere ont quitté la terrasse. Tout est calme, tout est bien. Sababa.

 

 

 

Allo, allo, ici Lola, web-chroniqueuse en Terre Pieuse, en direct de NHE7...

 

 

 

À bientôt pour l'épisode 7 !

 


Chroniques (presque) civiques en Terre (normalement) Sainte, Episode 5


Photos : De l'avion - Mafiosa - Le VISA - À la gare

Shalom !

Non non, je ne vous ai pas oubliés. Il faut simplement me laisser le temps de monter - au minimum : synthétiser, rédiger, trouver un point de connexion, choisir les photos, envoyer.

Dans ce contexte, ça peut impliquer un certain délai. Et désolée pour les fautes, les oublis : je ne me relis pas, j'écris, j'envoie.

 

100% authentique, j'espère que ça vous va.

Bises!


Allô, allô, ici la web-chroniqueuse en Terre pieuse !

 

L'arrivée en Terre Sainte, les doigts dans le nez tu disais ? Ouai... Enfin, c'était un peu vite oublier que l'on n'était pas encore arrivées. Qui dit Terre Sainte, dit, forcément, chemin de croix... (Même s'il n'est pas toujours si terrible que celui de JC... Manquerait plus que ça !)

 

Descente de l'avion, premier aperçu du pays. Du bleu (la mer), puis... Du jaune, du marron, du gris... Oula, mais ce n'est pas très vert tout ça ! Ils sont où les grands champs, les vergers dont on m'avait parlé ? … Pas le temps de trop cogiter, on a atterri, on descend.

 

Direction les guichets pour les VISA. C'est fléché, indiqué en anglais... Parfait. Et là... Au moment du choix de la file d'attente, c'est « écrit » en arabe ou hébreu : autant dire, c'est codé. On repère finalement un panneau « foreign passeports » (passeports étrangers) : nickel, on s'y met. On attend, on attend... On attend, on attend... (Oui, on attend longtemps). C'est notre tour, alléluia ! … Ou pas.

 

L'employé au guichet prend nos passeports, les regarde, les scanne un par un. Il nous demande si on parle anglais. Yes. Puis de lever la main droite. Je pense un instant qu'il va nous faire prêter serment ou quelque chose du genre, comme aux USA. Mais non. Il nous dit juste que le bureau, c'est par là, et qu'on doit y aller. Il interpelle un gars au passage, qui nous « accompagne ». Enfin... Qui nous dépose, nous prend les passeports pour les remettre à une bonne femme dans un bureau et nous désigne les sièges de la tête en aboyant Wait (Attendez). Chacun le sens de l'accompagnement, quoi !

 

Là, j'avoue que je ne suis pas très rassurée. Les mecs sont tous baraqués, les nanas élancées, chacun moulées dans sa petite chemise blanche et sa grande assurance. Ils sont un peu typés slaves, du coup je me vois direct' dans un mauvais scénar', façon mafia russe.

 

… Mais non, on nous les rend ! Ouf ! Avec le tampon DESSUS, et pas à part comme on espérait : on est grillées, maintenant, pour voyager dans un certain nombre de pays. Mais... On les a : la douane du paradis est ouverte, alléluia !

 

Now, direction Haïfa. Ah oui, parce que je n'avais rien compris du tout. Le séminaire d'arrivée, (deux trois jours tous ensemble organisés par l'association histoire de nous expliquer un peu), c'est pas du tout à Tel Aviv. C'est dans un hôtel à Haïfa. Donc direct, à la sortie de l'aéroport, c'est chasse au trésor ! Un taxi nous saute dessus, mais Fleur (qui effectue la même mission et a pris l'avion avec moi, ainsi que Marie), Fleur a le flair : le train, c'est 5 fois moins cher ! La carte, les billets, hop, montées. On pense que c'est à côté, ça nous prend quand même une heure et demie. Passons. On arrive à la gare de Haïfa, il ne nous reste plus qu'à prendre un bus – et on sait lequel parce que j'ai demandé à ceux qui étaient sur le vol précédent : on y croit, on s'y voit. Mais... Il faut traverser, passer des contrôles de sécurité (si si, juste pour passer sous un tunnel de 100m ! Le gars à l'entrée, dès qu'il voit ma valise, change immédiatement : son visage se ferme, et encore une fois, Passeports. Je m'avance, voit son flingue à la ceinture. Ok... Ici, ça ne blague vraiment pas avec la sécurité ! D'ailleurs, plus tard, on nous refera la même à l'entrée du supermarché !) ... Bon, où j'en étais moi ? Ah oui, donc, traverser, passer les contrôles de sécurité, retraverser, et personne ne parle anglais et il fait toujours 30° et on a soif-faim-chaud-fatigue-on-veut-arriver ! …

 

Finalement, of course, le bus arrive, et, quelques minutes plus tard, nous aussi à l'hôtel. On en croise certains qui partent à la plage mais non, pas maintenant. On pose les valises dans le hall, on s'assoit, on mange, Alleluïa ! Ou toujours pas. Quand on veut rejoindre nos chambres... On n'a pas les clés, et à l'intérieur, personne ne répond. (Et oui : la plage...). Ou alors c'est complet. Ou y'a pas de draps. Ou... Non c'est bon, environ 6h après avoir atterri, on peut enfin se mettre au lit. BONNE NUIT !!!

 

Pour « compenser » ces mésaventures, Fleur avait rêvé d'un petit-déjeuner gargantuesque... Et elle a été exaucée. Le buffet est gigantesque – surtout salé : crudités, toasts, omelettes, feuilletés, feta, faisselles et autres fromages, et même thon, hareng et paninis faits à la demande ! Je passe mon tour, je suis plutôt tartine. Ah, c'est ça le pain ? Ouai, de la brioche quoi... Mais quand même, je savoure : y'a des fruits de la passion ! Ça me rappelle la Guadeloupe...

 

Bon, et puis... Quand vous voulez, on s'y met ! Dans une salle ultra-méga-climatisée, comme tout ici. Mais c'est quoi cette manie ?! Pourquoi la clim' à 19° alors qu'il fait 35° dehors ? Vous appartenez au lobby de Kleenex ou quoi ?!

 

On enchaîne divers ateliers, pour apprendre à connaître l'association qui nous encadre, la société, israélienne et son histoire... C'est très intéressant, j'apprends (ou réapprends) pas mal de choses, mais...

 

J'y vois toujours pas très clair.

 

Toutes ces infos,

 

Toutes en anglais,

 

J'ai beau encrer,

 

C'est un peu trop.

 

Ça va, ça vient, comme du courant d'air,

 

Sans s'ancrer dans mon cerveau.

 

Certains moments sont assez comiques. On fait une sorte de jeu, on est tous debout sur les côtés de la salle, et on doit s'avancer vers le milieu, autant que l'affirmation que l'animatrice énonce nous correspond. J'ai le sentiment de connaître l'IVA (l'organisation qui nous envoie). … Personne ne bouge ! OK... On se lance, mais on ne sait pas dans quoi !!!

 

… Et le séminaire n'y change pas grand-chose ! Du moins, pour nous qui sommes dans les kibboutz. Chaque fois qu'elle nous explique une chose : « Pour ceci/cela/etc, blablabla, ça marche comme ça... Sauf pour ceux qui sont dans les kibboutz : vous verrez sur place ». Logement, transport, argent... Pour tout c'est comme ça : ON VERRA !!! Un moment, on y croit, elle donne les horaires de travail, on se dit WAHOU ! même pour nous. Et puis... « Sauf dans les kibboutz, je ne sais pas, vous verrez sur place ». Je me disais aussi... Mais allez ! : Inch'Allah, ça ira ! Haha.

 

Petite anecdote. Avant le séminaire, alors qu'on était encore en France, Fleur (encore elle !) a commencé à recenser les personnes/numéros/affectations pour établir une liste qu'on aurait tous, qui nous permettrait de communiquer. Lorsqu'on lui a dit Ein Hashofet, au début, elle a noté... NHE7 ! Nous voilà donc partis pour la mission de l'espace !!!

 

On a quand même droit à une intervention « pour nous », enfin pour tous mais qui nous concerne particulièrement (chacun son tour !). Haya Segguy (sorry, je ne sais pas comment ça s'écrit), qui gère le KPC – Kibbutz Volunteer Programm. Concrètement, on n'en apprend pas énormément sur le fonctionnement mais, enfin, elle parle pour nous. Et ce qu'elle dit me parle. Ce n'est pas forcément rassurant, mais... Encourageant. Haut les cœurs !

 

« It will build you up. I'm sure you'll be different after this year. »  Cela va vous grandir. Je suis certaine que vous serez différents après cette année. Ce sera challengeant, elle l'a dit, mais... Ça me va, tant qu'on ressort plus grand !

 

Ici déjà, c'est un peu ça : en faisant notre carte de bus, (sortie au centre commercial, façon colonie de vacances), on apprend à quoi ressemble notre nom en hébreu. Puis, retour en classe, on apprend quelques mots de base.

 

« Shalom ! Ma nishma ? Salut, comment vas-tu ?

 

- Beseter, ve-at (a) ? Bien, et toi (ve-ata pour un garçon) ?

 

- Gam tov, tota ». Bien aussi, merci ! 

 

Et quelques autres expressions... Bevakasha, à la fois s'il vous plaît et de rien ; Balagan, le bordel ; Yalla, allons-y, c'est parti, et aussi comme une ponctuation qui s'utilise à peu près partout.... Et mon préféré : Sababa, fabuleux, fantastique, extra. Ça va ? Sababa !

 

D'ailleurs, c'est ce que je me souhaite dans ma lettre. Car après les jeux, après les leçons, après toute cette agitation vient le temps de se poser, d'accueillir ses émotions. Chacun s'écrit une lettre à lui-même, qu'il ouvrira dans un an, au dernier séminaire. Ce qu'il attend, ce qu'il craint, ce qu'il espère. Ce qu'il aura appris, ce qu'il aura entrepris et les mauvaises choses auxquelles il aura mis fin. Professionnellement, personnellement, quels sont ses buts et ses défis. Chacun écrit pour lui, seulement pour lui, personne d'autre ne lira. Je fais concis mais précis : cette année, je veux apprendre à ressentir que la vie est sababa, je veux le vivre à chaque instant comme ça.

 

Le moment est moins enjoué, moins expansif peut-être, mais tout aussi intense. Chacun puise au plus profond de lui, et réfléchis, sincèrement je crois, au sens qu'il veut donner à sa vie. Moi je le sais, c'est ça. Devenir celle que je suis, danser avec la vie. Trouver mon unité dans la diversité, dans la complexité, être centrée mais en lien, être meilleur humain (j'ai beau partir très loin, je n'oublie pas Bohringer).

 

Donc j'y crois, je m'y vois, dans un an, « nouvelle » Lola, « vraie » Lola, appelez-la comme vous voudrez. La même mais pas tout à fait.

 

Et là... PAF. Dans ta gueule, le passé. Sous l'apparence d'Anna, qui vient me parler. Je n'ai pas très envie de m'épancher, je vais vous la faire en résumé : pour ma santé, ils sont inquiets, ils ne veulent pas prendre de responsabilité. Donc : soit je prends une assurance supplémentaire (payante) et j'accepte d'avoir un suivi médical rapproché, soit... Je rentre chez moi ! Mais... Rentrer n'est pas une option ! Here is my place, here I need to be. So.... Yalla pour l'assurance !

 

« Où qu'on aille, on s'emmène avec soi... ». Ce n'est pas la première fois que je m'en rends compte, pourtant c'est rude à chaque fois. J'ai eu beau ressentir Anna douce, sincèrement bienveillante, ses paroles étaient tranchantes. Où qu'on aille, on s'emmène avec soi... Mais on choisit sa vie. On ne peut pas effacer ce qui a été, mais on choisit ce qui sera. On choisit ce qu'on fait de ce qui nous arrive. Donc... Yalla ! Ils me tendent la main, j'vais la saisir. Voir ça comme une chance de guérir. Yalla ! Ça ira, et je reviendrai reine de Saba, sababa !

 

(Dans l'avion, j'avais justement commencé la lecture de « Transformer sa vie », de Louise Hay. Je crois que c'est parti !)

 

On fait plus léger dans la soirée, histoire de se changer les idées. Direction la plage, yihaa ! À 22h30, on trempe les pieds, l'eau est encore délicieusement chaude... Yoli ! (=Super)

 

Et puis il est temps de rentrer. De refermer les valises (si on peut ! Parce qu'elles semblent coquines : une fois que tu les as ouvertes, elles ne veulent plus se refermer !). Pendant deux jours, on a été comme dans une bulle : Encadré, accompagné, à la limite, presque materné... J'ai l'impression de ne pas avoir vraiment rencontré le pays. De ne pas être encore tout à fait ici.

 

Mais... C'est parti, le bus est là, on y va !!!

 

Et puis... C'était super, quand même. On n'a peut-être pas tellement apprivoisé l'environnement, mais on s'est apprivoisés les uns les autres – et c'est déjà pas mal ! On a repéré, qui fait quoi, qui vit où, chez qui on dormira quand on partira en vadrouille... On n'aime ou pas, mais le côté communautaire est vraiment là. Ceci dit, je ne pense pas que ce soit comme ça pour toutes les missions, gros séminaires d'accueil, coordinateurs et tout le tralala. Je pense que c'est assez spécifique de l'IVA et de la société israélienne. Mais je ne sais pas, au fond... Il faudra que j'effectue une autre mission pour vérifier !

 

Assez de blablas, j'ai dit que le bus était là : on y va !

 

Yalla ! & Préparez-vous : prochain épisode en direct de NHE7 !

 

Lol'Âme en partance pour le kibboutz.


Chroniques (presque) civiques en Terre (normalement) Sainte, Episode 4


Photos : Les meilleurs moments avec Lucile (ma sÅ“ur chérie d'amour que j'aime très fort !) - un nouveau chemin sous mes pieds – dans les airs – vue du ciel...  

 

Salut à tous, 

Je profite du wifi de l'hôtel, de bonne heure de bonne humeur, pour vous faire passer l'épisode 4 ! 

 

Pour la suite... Faudra patienter un peu, je crois que le programme des prochains jours s'annonce chargé. Juste, soyez rassurés :

je suis bien arrivée, et le reste suivra ! 

 

Bises


Au-dessus de la Crète, ou de la Grèce : l'hôtesse ne sait plus trop, et moi non plus. Trop haut pour reconnaître quoi que ce soit – sauf que c'est beau. (D'ailleurs, tout bien réfléchi : c'est beau, cela suffit.)

 Samedi, dimanche, lundi, les derniers jours sont passés, vite, très vite comme un éclair, me voilà embarquée plus moyen de faire marche arrière. Et pourtant... Je ne sais pas. Je me sens sereine, vraiment, à ma place ici, dans les airs, vers... Je ne sais pas vers quoi, vers ce qui sera. Je ne sais pas, mais je suis bien, j'ai confiance en demain. Tellement bien que c'en est bizarre, ça ne me ressemble pas, ce côté tout serein- tout va bien... Haha !

 Pour le moment donc, je plane. Mais revenons donc un peu en arrière. Qui sait, ensemble, on pourrait peut-être dégager de ces derniers jours le trajet qui mène au 7ème ciel ?

 A priori, les derniers jours, tu les passes en famille / entre amis. Avec ceux qui comptent pour toi. Ceux qui vont te manquer le plus quand tu seras là-bas, ceux que t'auras le plus envie de serrer dans tes bras (mais tu pourras pas, na-na-nère !). Donc, un conseil. Pour le dernier repas, fais une tarte aux oignons. Même si ce n'est pas, comme pour moi, le plat préféré de ta sÅ“ur, la recette fétiche de ta mère (avec du comté râpé, pas du gruyère : c'est encore meilleur !). Fais une tarte aux oignons, pas seulement parce que c'est bon, mais parce que si t'es sujet aux émotions, ça te sauvera. Tu pourras verser ta p'tite larme, et même pleurer à gros bouillons : « Ouille ! ouille ! ouille ! mais qu'est-ce qu'ils sont forts, ces oignons ! Â».

 C'est ce que j'ai fait et ça a marché. Du moins, ma sÅ“ur a fait comme si (de toute façon, c'est son plat préféré, et c'est moi qui avais cuisiné : la coopération était tout à son intérêt !). Pour la suite, j'ai moins enrobé mes propos : dans le genre « sujet aux émotions Â» je suis THE BIG CHAMPION, donc quoi qu'il en soit je n'aurais pas trouvé de subterfuge assez gros. Allons-y donc franco ! Je peux dormir avec toi ? C'est que... Quand ta mère est par ci, ta sÅ“ur par-là, bref quand tu te retrouves seul(e) et que ta valise est prête, tu cuisines, tu lis, puis au bout d'un moment tu te mets à cogiter... Tu commences à réaliser.... Et putain ça fait flipper ! Non, bien sûr, je suis impatiente, bien sûr, c'est excitant... Mais quand même, un an, c'est flippant !!! Et donc on rit, on pleure, on ne sait plus trop, on fait redescendre la pression comme on peut... Mais c'est encore dans les bras de ceux qu'on aime qu'on est le mieux.

 Remarque : C'est bon de passer les derniers temps comme ça, avec ceux qu'on aime, juste ça... Mais faut pas que les derniers temps durent trop longtemps. Je n'aime pas ces entre-deux. T'es là pas là, t'es là encore mais plus vraiment, c'est fatiguant. Donc, les retrouvailles tout-beau-tout-parfait-idéales-pour-se-recharger, oui, mais pour que ça reste youpi, dose version homéopathie ! ;)

Revenons à nos moutons. La pression redescend. Remonte un peu quand t'allume la radio, le dernier matin avant de partir à Paris : « Blablabla... Chaque année, plus de 200 000 bagages sont perdus dans les aéroports...Blablabla » Non mais vous êtes sérieux ou quoi ?! Vous croyez vraiment que c'est le jour pour me dire ça ?!

Mais tu te dis : ça ira.... Et tout va ! J'ai repéré, parmi les vingt TGV de la journée, celui qui va me coûter à peine plus qu'un ciné. (Et qui ne met que deux heures, et qui est à l'heure !) Ce qui permet à ma copine de prendre un billet aussi. Et oui, parce que j'ai la chance d'avoir une super copine, qui m'accompagne jusqu'à Paris. Juste comme ça, aller-retour Bordeaux/Massy en passant par Orly, juste pour être là, juste pour moi. Dans le train, on regarde le transport jusqu'à l'hôtel. RER, navette, bus, métro, plus les kilomètres à pied.... Ça m'a l'air bien compliqué, et si on regardait Uber ? (Syndicalistes, un peu de pitié, je reconnais : le système est décrié, je l'ai utilisé sans m'être totalement renseignée mais... Une fois. Soyez clément dans votre jugement !) Et on trouve un Uber, et il y a une promo super : on arrive à l'hôtel en moins de 30min chrono, le tout pour 3€ ! Et on réserve illico la navette pour le lendemain, qui nous emmènera direct' !

 

On nous transporte

De porte à porte

Et on porte

Nos valises surchargées

Sans trop taper

Dans nos portemonnaies,

C'est parfait !

Quand je vois certains ont galéré (Ex : décollage à 6h = être à l'aéroport à 4 = Où dormir ?! ; train en retard = vol loupé ; dossier incomplet = problème à la frontière pour l'obtention du VISA, etc., je me dis : Nous, les doigts dans le nez ! C'est parfait ! Ça me rend l'humeur enjouée, l'âme poète, alors... À quatre mille pieds au-dessus du sol, une rime à deux pieds je bricole.

Tous mes papiers sont imprimés, réunis dans une pochette ; je me suis préenregistrée sur internet ; j'ai mis mon réveil en avance de perpète... Enregistrement, bagages, embarquement : tout se passe comme sur des roulettes ! Mon bagage fait tout pile le poids autorisé : j'ai embarqué tout ce que je voulais, sans dépasser. Rien à regretter, rien à abandonner : j'ai géré !!! Merci Thierry pour le prêt de la balance, merci Alain & Tony pour les nombreux essais :

Monte. Ok. Vas-y maintenant remonte avec la valise. … Ah mince, ça dépasse. Mais c'est bizarre tout à l'heure j'avais deux kilos en moins ! … Attends, et si j'enlève ça ? Et si je mettais ça là ?

Etc., etc., jusqu'à arriver au « bon poids Â». Et c'est une étape indispensable ! Parce que si tu te retrouves à l'aéroport, comme certains, avec trois kilos en trop sur les bras, t'en fais quoi ?! Soit, tu les payes une blinde, soit, tu les laisses là. Dans tous les cas, tu seras dégoûté. Morale de l'histoire : Tu peux partir à l'arrache, sans connaître le décalage horaire, la valeur de la monnaie, ni aucun autre mot que « Bonjour Â» (Shalom)... Pas sans avoir checké ta valise ! C'est difficile d'être organisé pour tout, alors, y'a des priorités : la valise, on ne plaisante pas. Le reste... On verra sur place ! Haha.

Tellement bien géré que j'ai paré aux imprévus : le carnet de voyage offert par Manon, magnifique surprise un peu encombrante ? Ça paaaaaaasse.

Voilà le résultat : bien organisé, t'as même le temps de faire un Polaroïd et de boire un café avant de passer les contrôles de sécurité. T'as même le temps de flâner (non Maman, même au duty-free ils ne font pas ton parfum...), de téléphoner une dernière fois à ta sÅ“ur, de poétiser pour ceux qui ont déjà fait leur rentrée... Pour l'instant, la Terre Sainte, ça ne paraît pas difficile d’accès ! D

 

→ Le résumé pratique :

- On met le plus lourd sur soi, le plus léger dans les cabas (surtout que dans l'avion, il peut vite faire froid !)

 

- On prévoit du liquide sur soi (non, pas la bouteille : au contrôle sécu, ça ne passe pas ! Mais du cash, du blé, du flouz : même pour le roi des bons plans, le café dans l'aéroport, c'est 2€ … et encore !)

 

- On prévoit son pique-nique : Transavia, c'est pas Air France et son chic, même le verre d'eau ils ne te le donnent pas !

 

- On retient (au moins on essaie) : décalage horaire = 1h            (et oui, je suis TOUJOURS en avance sur vous !)  1€ = 3,63 shekel

 

En réponse au menu-éphéméride du Castine :

 

À la Ste Sabine,

 

On casse la routine !

 

Accompagnée jusqu'à l'aéroport par une super copine,

 

On s'envole vers l'Israël, la Palestine,

 

Ces terres que le soleil illumine.

 

Shalom, et à dans un an au Castine !

 

D'ailleurs, Shalom, Shalom, je crois que je vais vous laisser : va falloir plier les tablettes, faire danser les zygomatiques des pommettes aux fossettes, on annonce la descente !

Note de la production : Je ne suis même pas encore arrivée, la série est déjà prisée ! Sans rire, les épisodes ont été « repérés Â» par un éditeur (grâce à une amie, MERCI, qui les lui a transmis). Il envisage de les regrouper, afin de les publier. YOUPIIIIIII.

Toda (= Merci) à tous pour l'intérêt que vous portez d'ores et déjà à ces écrits, depuis longtemps à tout ce que j'écris pour certains, qui me pousse à continuer et développer. Toda à todos !

 


Chroniques (presque) civiques en Terre (normalement) Sainte, Episode 3



Me revoici, me revoilà : le départ approche, on ne traîne pas !

Boucler les bagages, imprimer les papiers, vérifier les horaires,
correspondances, détails des formalités, et... PROFITEEEEER.
De la famille, de son chez soi, des endroits que l'on aime et que
l'on va laisser derrière soi, pour un moment... Pour un sacré
bout de temps... Mais, allez allez, point de larme, avant de se
laisser aller, justement, à verser quelques larmes, 'faut finir le
boulot !
Le travail saisonnier, déjà. Pour ceux qui, comme moi et
nombre d'entre nous, travaillent l'été d'avant pour se faire
quelques sous (ou quelle que soit la raison), le timing est serré !
Tout au long de l'été, comme vous l'avez vu, pour les papiers,
mais aussi dans ces instants derniers. Parce que, l'air de rien,
après avoir bossé un, deux, trois mois ou plus, vous serez...
Fatigués, au minimum. Exténués, ravis mais « au bout de votre
vie », si comme moi vous avez eu l'immense joie de participer
à un immense bordel d'août à juin (ou l'inverse, vous ne saurez
même plus).
[NB : Un grand philosophe le disait d'ailleurs très bien :
« Travailler dans l'urgence, ça peut parfois être excitant... Mais
là ce n'est pas de l'urgence, c'est carrément du suicide !!! &
C'est plus drôle en vidéo !

Ambiance : « Mais, il est pas un peu vieux le matériel ? Ahh,
mais ici on garde tout... Sauf le personnel ! ». ©
Sauf que toi t'es resté. Et donc t'es exténué. Physiquement,
nerveusement, tout, t'as besoin de REPOOOOOOS. Même si
t'es fort, que c'est dans la tête, que t'es un HOMME toi ; même
si t'es une pile, jamais fatigué, qu'on t'appelle « la machine » ;
même si t'es jeune, en pleine forme ; même si « un café et c'est
reparti » ... Là tu rêves juste de ton lit !!! Eventuellement, selon
tes envies, d'une plage, d'une baignoire, d'un flanc de
montagne ou d'un coin de campagne mais... Du calme.
T'écouter. Te ressourcer.
Tu choisis donc de rentrer.... Quand y'a toute la smala à la
maison !!! Le pépé, la mémé, la tatie et les petits cousins, en
mode camping tous sur des matelas trop bien t'es là youpi !
RAAAAA. CHUUUUUUT. Bien sûr, t'as envie de profiter, aussi,
de voir tout le monde les serrer dans tes bras, mais... Pas là.
D'abord, t'aimerais souffler.
Déjà, t'as l'émotion. Qui redescend. Trois mois, trois mois de
saison. Pleine de rebondissement, la page ne se tourne pas
comme ça. Surtout que, j'allais oublier de vous dire, pour le
dernier soir, je me suis offert le grand huit !
Dernier soir, ça se fête : on va boire un verre. On se pose à une
table, je mets mon sac à côté. Juste à côté. On discute,
tranquilles, sans se lever. Un quart d'heure plus tard, mon
regard se pose à côté... 

Il est où mon sac ? IL EST OÙ MON SAC ? Mon sac avec mon
portefeuille, donc : mon permis, ma carte vitale, ma carte
bancaire, ma carte d'identité... Je pars dans une semaine
j'aurai jamais le temps de tout refaire putain putain ! Je
partirai pas il est où mon sac ? Rendez-moi mes affaires, je
commence à pleurer : « Prenez le fric je m'en fous mais rendez-
moi mes papiiiiiiiers ! ».
Deux, cinq, dix minutes, je ne sais pas, ça me paraît une
éternité. Je commence à désespérer, me demander si je dois
rester là, me rouler en boule et pleurer, crier... Une fille vient
vers moi : « C'est toi qui cherchais ton sac ? ». Son copain,
croyant que c'était le sien, l'avait caché pour qu'elle ne se le
fasse pas voler... Je lui tombe dans les bras, et, croyez-moi, je
lui aurais embrassé les pieds si elle avait demandé ! Je pleure
encore, mais de joie, cette fois ! J'ai mes papiers, Alléluia !
Moralité : Quand vous prévoyez de partir, si vous voulez vous
éviter un quasi-infarctus, faites des photocopies, ou greffez-les
sur vous. Mettez les doubles partout, gardez les originaux
toujours avec vous. Même sous la douche, même pour pisser,
on s'en fout : aujourd'hui les papiers, ça vaut mille fois plus que
les sous.
Feu d'artifice pour le départ, donc. Mais, tout à l'heure, j'ai
menti. Avant de retrouver le bruit, j'ai quand même fait une
pause. Courte, mais puissante. Sitôt partie du camping dans
lequel je bossais, j'ai filé chez mon père. Entre autres,
récupérer mes affaires - parents divorcés, mère en pseudo
déménagement qui transfère les cartons... Histoire de te

simplifier la tâche, voyons ! (Ah je vous jure, ces adultes...)
Mais aussi, surtout, le voir. Et ma grand-mère, qui était là en
vacances. Pour ne rien faire de spécial, juste, être là. Les
prendre dans mes bras. Regarder avec eux les photos, de là où
je serai « toute seule comme une grande », et... Me faire
câliner comme une enfant, discuter, rigoler avec ma grand-
mère, nous faire surprendre par mon père comme deux ados...
Complicité. Chaleur, bonheur. Quoi qu'on en dise, quoi qu'il se
passe, la famille, c'est important. Ces moments-là m'ont
rechargée, ressourcée pour longtemps.
Puis, donc, j'ai retrouvé le reste de la famille. Convié aussi mon
arrière-grand-mère, mon autre grand-père, ma marraine...
Allez allez, tous en même temps qu'on en finisse ! Je reconnais,
je n'aime pas trop les aurevoirs, pas trop les entre deux. T'es
là, et pas là, on te pose des questions mais TU SAIS PAS... C'est
vrai, les premiers jours je n'ai sûrement pas profité au mieux.
J'étais trop fatiguée, trop stressée aussi. Qu'est-ce que je vais
mettre dans ma valise, est-ce que ça va rentrer, et les papiers
qu'est-ce qu'il me manque à imprimer, dis il est où celui-là...
Etc., etc.
Mais ma sœur était là. J'ai vu ma meilleure amie. J'ai fait un
gâteau, ma petite cousine a soufflé ses bougies. Oui, c'est beau
quand même, la vie...
Et puis, j'ai pu finir tous mes papiers. Après moult échanges
avec les autres, et avec ma conscience, boucler ma valise : tant
pis pour le manteau, tant pis pour le gel douche, on rachètera !
Tandis que la peluche de Mémé, le bracelet de Lulu et le plaid

de maman... On ne trouvera pas ! Je ne sais pas si j'ai fait les
bons choix, (je vous dirai ça une fois là-bas !), mais... Sait-on
jamais ce qui est le mieux ? On fait, et on verra ! En attendant,
c'est bouclé tout est rentré ! (Et c'est ma sœur qui est
contente, puisque toutes mes affaires sont dans ma valise,
c'est son placard que je dévalise !).
Alors voilà, maintenant, je suis reposée, j'ai vu « tout le
monde » (ou presque), terminé les formalités....Yeeeeeeeeeeeeeeaaaah !
Je sais que je suis du genre stressé, voire très, mais quand
même : en finir avec « tout ça » m'a vraiment soulagée.
Maintenant, je me sens plus sereine, et je profite vraiment. Je
savoure. Sans penser, sans cesse, « et ceci, et cela », sans être
parasitée. Juste : je suis. Donc, conseil : faites les « devoirs » au
plus tôt, les derniers jours n'en seront que meilleurs. Jours
cœur-bonheur.
Désormais donc, je profite. Plage, balade, glace... Lecture,
écriture, pâtisserie...
La vie, tranquille. Ensoleillée, bien entourée. La belle vie !
Mais quand même, vous ne croyiez pas que ça allait se
terminer comme ça ? Je vous ai dit, ici ce n’est pas Plus Belle La
Vie ! Donc... Encore un petit mail du responsable de l'asso ! Ben
voyons ! Je vois son nom dans la boîte mail, intitulé « Urgent -
Télé-activité » (le méga-dossier, 35 pages à traduire, vous vous
rappelez ?), direct je flippe. Je me dis : il reste deux jours, il ne
va pas me faire chier ?! Et bien... Non ! Il vient simplement

m'informer : « Tu n'auras pas le temps de poursuivre les
traductions en Israël, compte-tenu de ton installation. Mais
d'autres pourront les finaliser afin que le site puisse sortir dès
que possible et te permettre de réaliser des ateliers interculturels. Aussi je te remercie de m'adresser les dossiers que tu as pu mener à bien. » HAHAHA ! La bonne blague ! J'ai
bien fait de ne pas m'angoisser sur la fin, et de laisser couler !
(Merci Maman d'ailleurs, de m'y avoir largement incitée...)
Donc finalement, si : YIHAA, YIHAA, muy bonita la vida !
Pour la suite (sur la route, sur les rails, dans les airs) ....
Rendez-vous lundi, les amis !

Lol'Âmoureuse de la vie. 

 


Chroniques (presque) Civiques en Terre (normalement) Sainte, Episode 2


Salut à tous, 

 

Etant donné que le tournage de l'épisode 4 (Train, avion, etc. etc.) se profile à grands pas, je me suis dit qu'il était peut-être temps de vous envoyer le 2. Certes, avec un certain décalage, mais il faut quand même compter le temps de montage. Et puis, vous l'avez déjà en avant-première, alors... Au final, vous êtes déjà des privilégiés ! 

 

Le titre est toujours provisoire, je cherche, je cherche, je trouverai peut-être avant le départ. Idem pour la musique du générique : on verra plus tard. Pour le moment, il faut se contenter du scénar'. Lancez !

 

 

 


 

Me revoici, me revoilà : le départ approche, on ne traîne pas !

 

Boucler les bagages, imprimer les papiers, vérifier les horaires, correspondances, détails des formalités, et... PROFITEEEEER. De la famille, de son chez soi, des endroits que l'on aime et que l'on va laisser derrière soi, pour un moment... Pour un sacré bout de temps... Mais, allez allez, point de larme, avant de se laisser aller, justement, à verser quelques larmes, 'faut finir le boulot !

 

Le travail saisonnier, déjà. Pour ceux qui, comme moi et nombre d'entre nous, travaillent l'été d'avant pour se faire quelques sous (ou quelle que soit la raison), le timing est serré ! Tout au long de l'été, comme vous l'avez vu, pour les papiers, mais aussi dans ces instants derniers. Parce que, l'air de rien, après avoir bossé un, deux, trois mois ou plus, vous serez... Fatigués, au minimum. Exténués, ravis mais « au bout de votre vie Â», si comme moi vous avez eu l'immense joie de participer à un immense bordel d'août à juin (ou l'inverse, vous ne saurez même plus).

 

[NB : Un grand philosophe le disait d'ailleurs très bien : « Travailler dans l'urgence, ça peut parfois être excitant... Mais là ce n'est pas de l'urgence, c'est carrément du suicide !!! & C'est plus drôle en vidéo : Cliquez ici]

 

Ambiance : « Mais, il est pas un peu vieux le matériel ? Ahh, mais ici on garde tout... Sauf le personnel ! Â». ©

 

Sauf que toi t'es resté. Et donc t'es exténué. Physiquement, nerveusement, tout, t'as besoin de REPOOOOOOS. Même si t'es fort, que c'est dans la tête, que t'es un HOMME toi ; même si t'es une pile, jamais fatigué, qu'on t'appelle « la machine Â» ; même si t'es jeune, en pleine forme ; même si « un café et c'est reparti Â» ... Là tu rêves juste de ton lit !!! Eventuellement, selon tes envies, d'une plage, d'une baignoire, d'un flanc de montagne ou d'un coin de campagne mais... Du calme. T'écouter. Te ressourcer.

 

Tu choisis donc de rentrer.... Quand y'a toute la smala à la maison !!! Le pépé, la mémé, la tatie et les petits cousins, en mode camping tous sur des matelas trop bien t'es là youpi ! RAAAAA. CHUUUUUUT. Bien sûr, t'as envie de profiter, aussi, de voir tout le monde les serrer dans tes bras, mais... Pas là. D'abord, t'aimerais souffler.

 

Déjà, t'as l'émotion. Qui redescend. Trois mois, trois mois de saison. Pleine de rebondissement, la page ne se tourne pas comme ça. Surtout que, j'allais oublier de vous dire, pour le dernier soir, je me suis offert le grand huit !

 

Dernier soir, ça se fête : on va boire un verre. On se pose à une table, je mets mon sac à côté. Juste à côté. On discute, tranquilles, sans se lever. Un quart d'heure plus tard, mon regard se pose à côté...

 

Il est où mon sac ? IL EST OÙ MON SAC ? Mon sac avec mon portefeuille, donc : mon permis, ma carte vitale, ma carte bancaire, ma carte d'identité... Je pars dans une semaine j'aurai jamais le temps de tout refaire putain putain ! Je partirai pas il est où mon sac ? Rendez-moi mes affaires, je commence à pleurer : « Prenez le fric je m'en fous mais rendez-moi mes papiiiiiiiers ! Â».

 

Deux, cinq, dix minutes, je ne sais pas, ça me paraît une éternité. Je commence à désespérer, me demander si je dois rester là, me rouler en boule et pleurer, crier... Une fille vient vers moi : « C'est toi qui cherchais ton sac ? Â». Son copain, croyant que c'était le sien, l'avait caché pour qu'elle ne se le fasse pas voler... Je lui tombe dans les bras, et, croyez-moi, je lui aurais embrassé les pieds si elle avait demandé ! Je pleure encore, mais de joie, cette fois ! J'ai mes papiers, Alléluia !

 

Moralité : Quand vous prévoyez de partir, si vous voulez vous éviter un quasi-infarctus, faites des photocopies, ou greffez-les sur vous. Mettez les doubles partout, gardez les originaux toujours avec vous. Même sous la douche, même pour pisser, on s'en fout : aujourd'hui les papiers, ça vaut mille fois plus que les sous.

 

Feu d'artifice pour le départ, donc. Mais, tout à l'heure, j'ai menti. Avant de retrouver le bruit, j'ai quand même fait une pause. Courte, mais puissante. Sitôt partie du camping dans lequel je bossais, j'ai filé chez mon père. Entre autres, récupérer mes affaires - parents divorcés, mère en pseudo déménagement qui transfère les cartons... Histoire de te simplifier la tâche, voyons ! (Ah je vous jure, ces adultes...) Mais aussi, surtout, le voir. Et ma grand-mère, qui était là en vacances. Pour ne rien faire de spécial, juste, être là. Les prendre dans mes bras. Regarder avec eux les photos, de là où je serai « toute seule comme une grande Â», et... Me faire câliner comme une enfant, discuter, rigoler avec ma grand-mère, nous faire surprendre par mon père comme deux ados... Complicité. Chaleur, bonheur. Quoi qu'on en dise, quoi qu'il se passe, la famille, c'est important. Ces moments-là m'ont rechargée, ressourcée pour longtemps.

 

Puis, donc, j'ai retrouvé le reste de la famille. Convié aussi mon arrière-grand-mère, mon autre grand-père, ma marraine... Allez allez, tous en même temps qu'on en finisse ! Je reconnais, je n'aime pas trop les aurevoirs, pas trop les entre deux. T'es là, et pas là, on te pose des questions mais TU SAIS PAS... C'est vrai, les premiers jours je n'ai sûrement pas profité au mieux. J'étais trop fatiguée, trop stressée aussi. Qu'est-ce que je vais mettre dans ma valise, est-ce que ça va rentrer, et les papiers qu'est-ce qu'il me manque à imprimer, dis il est où celui-là... Etc., etc.

 

Mais ma sœur était là. J'ai vu ma meilleure amie. J'ai fait un gâteau, ma petite cousine a soufflé ses bougies. Oui, c'est beau quand même, la vie...

 

Et puis, j'ai pu finir tous mes papiers. Après moult échanges avec les autres, et avec ma conscience, boucler ma valise : tant pis pour le manteau, tant pis pour le gel douche, on rachètera ! Tandis que la peluche de Mémé, le bracelet de Lulu et le plaid de maman... On ne trouvera pas ! Je ne sais pas si j'ai fait les bons choix, (je vous dirai ça une fois là-bas !), mais... Sait-on jamais ce qui est le mieux ? On fait, et on verra ! En attendant, c'est bouclé tout est rentré ! (Et c'est ma sÅ“ur qui est contente, puisque toutes mes affaires sont dans ma valise, c'est son placard que je dévalise !).

 

Alors voilà, maintenant, je suis reposée, j'ai vu « tout le monde Â» (ou presque), terminé les formalités.... Yeeeeeeeeeeeeeeaaaah !

 

Je sais que je suis du genre stressé, voire très, mais quand même : en finir avec « tout ça Â» m'a vraiment soulagée. Maintenant, je me sens plus sereine, et je profite vraiment. Je savoure. Sans penser, sans cesse, « et ceci, et cela Â», sans être parasitée. Juste : je suis. Donc, conseil : faites les « devoirs Â» au plus tôt, les derniers jours n'en seront que meilleurs. Jours cÅ“ur-bonheur.

 

Désormais donc, je profite. Plage, balade, glace... Lecture, écriture, pâtisserie... La vie, tranquille. Ensoleillée, bien entourée. La belle vie !

 

Mais quand même, vous ne croyiez pas que ça allait se terminer comme ça ? Je vous ai dit, ici ce n’est pas Plus Belle La Vie ! Donc... Encore un petit mail du responsable de l'asso ! Ben voyons ! Je vois son nom dans la boîte mail, intitulé « Urgent - Télé-activité Â» (le méga-dossier, 35 pages à traduire, vous vous rappelez ?), direct je flippe. Je me dis : il reste deux jours, il ne va pas me faire chier ?! Et bien... Non ! Il vient simplement m'informer : « Tu n'auras pas le temps de poursuivre les traductions en Israël, compte-tenu de ton installation. Mais d'autres pourront les finaliser afin que le site puisse sortir dès que possible et te permettre de réaliser des ateliers interculturels. Aussi je te remercie de m'adresser les dossiers que tu as pu mener à bien. Â» HAHAHA ! La bonne blague ! J'ai bien fait de ne pas m'angoisser sur la fin, et de laisser couler ! (Merci Maman d'ailleurs, de m'y avoir largement incitée...) Donc finalement, si : YIHAA, YIHAA, muy bonita la vida !

 

Pour la suite (sur la route, sur les rails, dans les airs) ....

 

Rendez-vous lundi, les amis !

 

 

 

Lol'Âmoureuse de la vie.

 


Chroniques (presque) Civiques en Terre (normalement) Sainte, Episode 1


Salut à tous, 

22 août... Déjà... J-6 avant le départ à Paris ! 

 

L'épisode 3 de la Mission Service Civique (préparation des bagages) est en cours, mais je n'ai pas vraiment le temps de l'écrire (puisque je les fais... Et que je profite avec ma sÅ“ur : il y a des impératifs !!!), je vous envoie l'épisode 1 pour vous faire patienter. 

Dans l'idée, il s'agirait de le diffuser avec le Pôle Jeunesse de Mont-de-Marsan, pour inciter d'autres jeunes à tenter l'aventure, ou peut-être directement par le Pôle Culture, pour faire découvrir Israël à tous, sous un autre angle... Bref, ce n'est pas encore très clair mais il ne s'agirait pas d'être à court de projet ! 

Donc, messieurs dames, pour vous en exclusivité, le premier épisode de la série dont je n'ai pas encore trouvé le titre (ça ne saurait tarder, et si jamais, proposez vos idées !). Je ne garantis pas la régularité de Plus Belle La Vie, mais j'espère que ça vous la rendra ! (Plus belle la vie). Et puis, les épisodes sont plus longs, il faut bien vous laisser le temps ! 

Bonne fin (ou début, ou milieu, ou pas du tout), de vacances : qu'importe, belle journée à tous !!! 

Lol'Âme Enjouée-Stressée-Impatiente... Lola quoi ! 

 


Magie. Après avoir reçu la confirmation de mon visa hier soir, je viens de réserver mon billet pour Israël. Je pars dans un mois et deux jours, pour un an... Je suis ravie, aux anges. Je commence juste à réaliser, c'est incroyable. La chance que j’aie, la beauté de la vie...

 

Mais attendez, avant d'en arriver là, il a quand même fallu batailler. Un peu. Beaucoup. Non, partez pas non plus, je ne veux pas vous effrayer : c'est génial, mais c'est pas clic, clac, tu bouges ton petit nez comme ma sorcière bien aimée et c'est fait. C'est juste ça que je voulais vous dire, vous prévenir. Mais si vous voulez... OSEZ ! Il y a de la magie à la clé...

 

Revenons donc au début. Pourquoi ai-je eu envie de partir en service civique ? Je ne vais pas vous raconter d'histoires, j'étais un peu pommée. Le travail que je faisais, en alternance avec mes études, paraissait de moins en moins compatible avec ma santé. C'était déjà mon deuxième choix. Le troisième qui se profilait, pour lequel j'avais commencé une formation par correspondance, n'était pas sûr non plus. Après un stage d'essai, ça ne me paraissait toujours pas le « bon Â» choix. Ajoutez à ça une déception amicale, vous obtenez... Un grand point d'interrogation. Et pourtant, toujours, depuis le début, une même aspiration : me sentir utile. Faire quelque chose qui ait du sens, découvrir, apprendre, et me sentir en lien.

 

Donc... Partons ! Le service civique m'est apparu comme la solution.

 

Je voulais partir vite, et loin. Et... AU CHAUD ! Du soleil, du soleil, du soleil ! À presque 23 ans, ne parlant plus beaucoup anglais ni espagnol depuis la fin du lycée, je n'ai pas un super niveau en langues étrangères. Pas assez en tout cas pour les missions techniques en Amérique Latine, par exemple. Donc : Maroc, Sénégal, Turquie, DOM-TOM, Ghana... Il restait l'embarras du choix.

 

J'adore lire, écrire, transmettre. Je suis aussi assez branchée santé et environnement (bio-baba-écolo... C'est un peu mon dada !). Une école, une bibliothèque, une exploitation en permaculture... Plusieurs missions retiennent mon attention. Je postule. Pas de réponse. Réponse négative. Délai dépassé. Il en faut plus pour me décourager. Une maison de santé au Maroc, départ dans 3 semaines, alors que je suis en stage et que je n'ai toujours pas déménagé mes autres affaires ? Et pourquoi pas ?! Entretien Skype... Mais non. Je repars à la pêche.

 

Beaucoup, beaucoup de missions en Israël sur le portail de recherche. Par exemple, avec des enfants, dans un kibboutz. Je n'étais pas partie sur ça mais... Oh que oui, ça me dit ! Ma candidature retient leur attention, au premier entretien Skype, le courant passe, ils me redemandent des infos... J'y crois. Franchement, je m'y vois déjà. J'en parle autour de moi, je regarde des documentaires sur le pays (j'avoue : j'ai postulé à l’aveuglette !), bref pour moi, c'est déjà fait.

 

Et là... Non. Un soir, le responsable de la mission m'envoie un mail pour me dire « On a pris quelqu'un d'autre Â», sans explication. Sans me dire pourquoi je ne convenais pas, ni quoi que ce soit. Juste « Non, tant pis, à une prochaine fois Â». Grosse déception. Grosse, grosse déception. Remise en question. Mais en fait non, j'peux pas, dans ma tête j'ai pas le choix : c'est ça. Donc il faut que je le fasse... Au boulot !

 

Recherches à nouveau, et je trouve une autre mission, un peu du même style. Dans un kibboutz, avec des enfants... Une crèche ? Trois mois les enfants ?! Euuuh... OK. Ça va le faire, confiance. Je postule. Ma candidature retient leur attention. En discutant au téléphone avec la femme du chargé de recrutement, on s'aperçoit qu'une autre mission, en cuisine & maison de retraite, correspondrait plus à mon profil. Ça me fait du bien d'être écoutée, prise en considération dans mon individualité... Je suis remotivée.

 

… et ça tombe bien, car qui dit nouvelle mission (nouveau poste), dit nouvelle lettre de motivation, arrangement du CV en fonction de ce qu'on veut mettre en avant... Mais ça le fait. Entretien Skype ça marche, appel téléphonique avec les partenaires sur place, ça marche. Je me méfie mais j'en envie d'y croire. Et j'ai raison : ma candidature fait partie de leur sélection !

 

C'est là que vous croyez que c'est gagné, visa, billet, tout ok... Et bien non ! Ce n'était que le début du marathon !

 

Une lettre de motivation + un CV + un entretien Skype + deux entretiens téléphoniques, ça ne semble pas mal, non ? Non. J'avais oublié le dossier. Évidemment, l'étranger, encore plus hors Union Européenne, implique tout un tas de formalités. Me voilà donc, en ayant commencé à travailler dans un camping, à remplir un dossier plus gros qu'une encyclopédie. Des formulaires à compléter, faire compléter (déclaration de santé), et autres papiers, encore des papiers, toujours des papiers. Environ 60h semaine, accès à internet limité (sans parler des photocopies, scans, photomatons, etc) ... Le tout à boucler dans les 10 jours : eaaaaaasy ! Ajoutez à ça une lettre de motivation (non, pas la même, ce serait trop facile, une enrichie, pour l'association partenaire), et à traduire en anglais (sachant que, comme je l'ai dit, je suis parfaitement bilingue...). ET la même chose, à monter en vidéo, et à télécharger sur un site spécial – car bien sûr le fichier est trop lourd pour être envoyer par mail. Au départ, quand j'ai vu ce monceau de choses à faire, dans ce délai si court, le tout formulé comme des exigences, quasiment sans aucune empathie... J'ai été, je dois dire, plutôt énervée. Mais je l'ai fait. … Et j'en suis ressortie plus déterminée encore. « Alors ? Tu croyais que tu m'aurais avec ça ? Et ben non ! Même pas mal, même pas peur, c'est la mission de mon cÅ“ur ! Â».

 

Ah oui, et, j'allais oublier : réunion d'information-préparation le 17 août à côté de Brive La Gaillarde... Alors que le départ est prévu de Paris le 29 août ! « Mais je travaille, je suis saisonnière Â». (Et c'est d'ailleurs le cas d'une majorité de volontaires.) « Faites-le prévoir, c'est obligatoire Â». Encore une fois, merci pour la compréhension...

 

Heureusement, je réussis à m'arranger avec mon patron (même si, à l'heure où j'écris, je ne sais pas encore si je ne devrais pas faire la route dans la nuit pour être là-bas au matin, et repartir le soir même... BREF). Donc a priori, it's all right ?

 

Et bien non ! Environ trois semaines après avoir renvoyé tout ce fatras, pris des cours d'anglais payants et chronophages (ce qui faisait, dans mon cas, partie de leurs exigences pour retenir mon dossier), on me demande une autre lettre et une autre vidéo, spécialement pour l'organisme d'accueil, celle-là... Non mais c'est une blague ou quoi ?! J'ai déjà tout dit. Tout expliqué, exposé, décortiqué, et ce qui n'y est pas, c'est que je ne le sais pas ! C'est ce que je vais chercher, découvrir, apprendre là-bas ! Très remontée, très surbookée, je le fais, mais fissa, et cette fois je ne me gêne pas pour dire que c'est n'importe quoi : OUI JE VEUX FAIRE CETTE MISSION, vous avez compris là ? (Bon, dans le mail, je suis quand même restée un peu plus diplomate).

 

Après que j'aie effectué ce nouveau « travail Â», le chargé de recrutement se rend compte que toutes les informations étaient déjà dans ma première lettre, très complète... Je me demande s'il ne se paie pas un peu ma tête, mais passons, j'y tiens à cette mission, alors je tourne sept fois ma langue dans ma bouche et « oui merci, à très bientôt pour les nouvelles de demande de visa Â». Parce que j'attends toujours et que les prix des billets augmentent et que je n'ai pas envie de claquer mille euros alors qu'en ce moment ils sont 100. Mais ça aussi je le dis avec plus de tact.

 

Là, a priori, tu te dis quand même qu'ils peuvent difficilement exiger quelque chose en plus. Et bien si, ils ont réussi !

 

Pour que vous compreniez, il faut que vous sachiez : j'ai eu des problèmes d'anorexie – il n'y a pas si longtemps que ça. Je pensais bien que ça ne jouerait pas en ma faveur, mais je n'avais pas non plus envie de le cacher. Je me disais que s'ils le découvraient après (et c'était quasiment sûr qu'ils le découvriraient, surtout avec la fameuse « health declaration Â»), ce serait pire. Partant de là, je stresse un peu mais tant pis, je le mentionne. Le médecin cautionne et valide : désormais, je suis apte. Ils valident aussi, puisqu'ils retiennent ma candidature. Youpi !

 

Sauf que... Ils avaient dû vachement bien lire mon dossier, puisque c'est un mois plus tard qu'ils me rappellent : « Au fait, vous avez signalé avoir fait de l'anorexie, il nous faudrait une attestation de votre psychologue, comme quoi vous êtes stable et que votre état est compatible avec la réalisation de cette mission... En anglais, ou alors il faudra passer par un traducteur agréé... Â» … En plein mois d'août, mais bien sûr, ce n'est pas comme si les gens prenaient des congés ! Je m'énerve encore : « Ils n'auraient pas pu se réveiller avant ?! Â». Mais bon, comme vous aurez compris (du moins j’espère !!!), j'ai VRAIMENT envie de partir, et la psychologue qui m'a suivie est VRAIMENT au top, donc je le fais.

 

Soit dit en passant, de là, on me demande aussi mon poids... Mais là, je ne dis pas. J'en parle avant autour de moi, et tous me répondent : ce n’est pas clair. Mon interlocuteur me dit : « c'est pour mieux vous accompagner en cas de rechute Â», mais je sens bien qu'il pourrait me la faire à l'envers. J'ai la déclaration du médecin, il certifie que je suis apte, c'est suffisant. Le reste... C'est discriminant.

 

Tout ça pour dire : sans être trop méfiant, n'accédez pas à toutes les demandes. Vous avez des devoirs, vous avez aussi des droits. Soyez vigilants. Surtout quand vos interlocuteurs font seulement à la voix, sans trace écrite...

 

Donc, tout ça s’est réglé, YOUPI ! YOUPI ! ne reste que la journée de préparation à passer et les valises à préparer !

 

Et bien non ! Quand y'en a plus, y'en a encore ! Même la journée de préparation se prépare ! Voilà donc que, début août, je reçois un mail avec deux dossiers, une liste d'instructions et x pages de mots à traduire, à l'aide de logiciels disponibles uniquement sur internet, en japonais, javanais et kannada (un dialecte indien !) ... Je croyais avoir tout vu mais alors celle-là, je ne m'y attendais pas !

 

D'ailleurs...  Ça signe la fin de l'épisode 1, faut que je m'y mette !